La loi n° 2024-13, promulguée le 15 mars 2024, continue de susciter des réactions variées dans le rang des acteurs politiques et la société civile. Dans une vidéo diffusée le 17 novembre 2024 par Reporter Médias Monde, l’ancien président Boni Yayi, désormais leader du parti d’opposition Les Démocrates, a vivement critiqué les nouvelles dispositions de cette loi, les jugeant incompatibles avec des élections inclusives.
«Laisser le code tel qu’il est aujourd’hui, Majestés, ne peut pas nous conduire aux élections»,a déclaré le président Boni Yayi dans son adresse aux leaders traditionnels. Il a, à l’occasion, exposé les critiques faites par la société civile et les leaders religieux sur ce nouveau code électoral. Il s’agit notamment de la Conférence Épiscopale du Bénin, de la communauté musulmane et diverses organisations de la société civile.
Il faut noter que plusieurs modifications ont été apportées à l’ancien code électoral, en ce qui concerne la gestion des élections par la Commission électorale nationale autonome (CENA) et la transmission des statistiques relatives à la liste électorale informatisée. Elles ont également induit des changements significatifs dans la structure et les responsabilités de la CENA, ainsi que dans les procédures de transmission des données électorales.
Ces ajustements visent à renforcer l’autonomie et l’efficacité de la commission, mais ont également soulevé des préoccupations quant à leur impact sur la transparence et l’équité des élections.
Les députés acteurs des modifications soutiennent en outre qu’elles sont nécessaires pour moderniser le système électoral et répondre aux défis actuels. Ils estiment que la nouvelle loi permettra une meilleure organisation des scrutins et une gestion plus rigoureuse des listes électorales.
En revanche, les opposants, dont Boni Yayi, craignent que ces changements ne compromettent l’intégrité des élections. Ils appellent à un maintien de l’ancien code électoral dans sa forme actuelle, arguant que toute modification pourrait entraîner des déséquilibres et des contestations.
Le débat sur le nouveau code électoral au Bénin est loin d’être clos. Il reflète les tensions et les aspirations d’une nation en quête de stabilité démocratique. Les prochaines étapes seront cruciales pour déterminer si les modifications apportées seront maintenues ou si des ajustements supplémentaires seront nécessaires pour satisfaire toutes les parties prenantes.
Bérenger HOUNHOUEGNON