Regards croisés : Noël Chadaré : trahison ou opportunisme ?

Politique

À moins de deux ans des élections générales, les formations politiques sont au coeur de l’actualité. Si le fichier électoral préoccupe Les Démocrates, l’heure est plutôt au ratissage du côté de la mouvance présidentielle. Ce mardi 26 novembre 2024 en effet, l’Union progressiste le renouveau Upr a enregistré un nouveau membre et pas des moindres. À la faveur d’une cérémonie sobre tenue au siège du parti, Noël Chadaré puisque c’est de lui qu’il s’agit s’est affiché officiellement à l’ombre du baobab.

Stupeur générale sur les réseaux sociaux car, aucun signe ne laissait entrevoir l’arrivée de l’ancien syndicaliste dans le landerneau politique. Mieux, pour celui qui a tout le temps défendu les travailleurs contre un gouvernement qu’il a souvent traité de tous les noms d’oiseaux, l’incompréhension est à la hauteur de la nature de ce deal politique incompris et incestueux.

Il faut rappeler que depuis quelques mois, Noël Chadaré n’est plus le secrétaire général de la Cosi Bénin. Logiquement, aucun texte ne contraint l’homme à la neutralité ou à un devoir de réserve vis-à-vis de la politique. Toutefois, le timing et son point de chute pour se lancer dans une aventure politique suscitent naturellement assez de questionnements. S’il avait rejoint le parti Les Démocrates celà n’aurait eu aucun écho retentissant. Le cas échéant, de sa posture d’ancien défenseur des droits des opprimés face à l’oppresseur, on pourrait dire que c’est la suite logique après son riche parcours de syndicaliste. Erreur !!! Noël Chadaré a plutôt opéré un virage à 180 degrés pour le bonheur de Joseph Djogbénou, Orden Alladatin et consorts. En politique, il est un secret de Polichinelle que la seule opération crédible reste l’addition, peu importe la nature des éléments qui s’ajoutent à l’existant.

Passé le moment de la stupéfaction, l’opportunité de l’arrivée de Noël Chadaré à l’Upr mérite que l’on s’y attarde. En effet, quelle valeur ajoutée apporte-t-il à ce parti dont les dirigeants rêvent grand ? A-t-il déjà ses propres repères politiques pour s’adapter aussi facilement parmi les  »loups » à l’appétit incontrôlable ? Que cherche-t-il en sautant pieds et mains  »liés » dans ce cercle où le rang des laissés pour compte ne cesse de s’allonger au fur et à mesure que 2026 approche ? Sans nul doute, Noël Chadaré fera partie des ouvriers de la 25ième heure, espérant un hypothétique os à gratter, le temps que le peuple martyrisé ne décide autrement dans quelques mois.

Cette entrée tonitruante et très remarquée d’un ancien syndicaliste dans l’arène politique ouvre peut-être le bal d’une série avec d’autres qui emboiteront les pas de Chadaré les jours ou mois à venir. Tous les regards sont tournés vers Anselme Amoussou, figure de proue de la CSA Bénin. À moins ce que ce dernier ne prête flanc à cette entreprise nauséeuse. Dans l’un de ses morceaux phases, Tiken Jah Fakoly disait  »Plus rien ne m’étonne ». Dans notre contexte actuel où le bon sens n’est plus la chose la mieux partagée, où fourberie et théâtralisation ont atteint des sommets jamais égalés, nous dirons tout simplement que plus rien n’étonnera le peuple béninois avant 2026.

Ignace NATONNAGNON

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