Le Ghana vient d’écrire un nouveau chapitre de son histoire politique en élisant John Dramani Mahama à la présidence. Avec 51,2 % des voix, l’ancien président (2012-2017) a réussi à convaincre les électeurs qu’il est le mieux placé pour répondre aux défis économiques et sociaux pressants du pays.
L’adversaire, Dr. Mahamudu Bawumia, candidat du parti au pouvoir, le Nouveau Parti patriotique (NPP), a obtenu 47,8 % des suffrages. Dans une démonstration rare de respect des principes démocratiques, il a reconnu sa défaite peu après l’annonce des résultats. « Le peuple a exprimé sa volonté. Je félicite John Mahama et lui souhaite un mandat réussi pour le bien de notre nation », a-t-il déclaré, un geste salué comme exemplaire par les observateurs.
Cette élection a eu lieu dans un contexte économique tendu. Sous le poids d’une dette insoutenable et d’une inflation galopante, le Ghana traverse une crise de confiance sans précédent. Mahama a axé sa campagne sur des promesses de réformes économiques, avec un accent sur la stabilisation financière et la protection des couches les plus vulnérables de la population. Dans son discours de victoire, John Mahama a promis de gouverner au-delà des divisions partisanes et de se consacrer aux défis économiques et sociaux pressants. « Cette victoire n’est pas celle d’un parti, mais de tous les citoyens. Ensemble, nous devons relever les défis qui se dressent devant nous », a-t-il déclaré devant une foule enthousiaste.
Si sa victoire est perçue comme une revanche politique après sa défaite en 2016 face à Nana Akufo-Addo, elle reflète surtout un appel au changement. Les électeurs semblent avoir choisi un leadership expérimenté pour sortir le pays de l’impasse actuelle.
La transition pacifique entre deux forces politiques majeures renforce la réputation du Ghana comme un modèle de stabilité démocratique en Afrique. Les attentes sont désormais élevées pour John Mahama, qui doit redresser l’économie et répondre aux aspirations de millions de citoyens.
Bérenger HOUNHOUEGNON
