Ce vendredi 13 décembre 2024, plus d’une centaine de personnes se sont rassemblées à Bamako pour soutenir une pétition réclamant des réparations de la France pour les préjudices liés à la période coloniale et post-coloniale. Brandissant des pancartes portant des slogans tels que « La France doit payer 300 milliards de dollars des réparations au Mali » et « Non au colonialisme », les manifestants ont exprimé leur colère face aux impacts économiques et sociaux du colonialisme. L’événement, marqué par une mobilisation fervente, témoigne des tensions croissantes entre la France et une partie de l’opinion publique malienne.
Oumar Diabaté et Mamadou Keita, leaders du rassemblement, ont appelé les autorités maliennes à appuyer cette demande et interpellé directement le président Emmanuel Macron. Selon eux, les crimes économiques et les dégâts causés par la France au Mali entre 1960 et 2020, chiffrés à 300 milliards de dollars selon une analyse récente d’Alpha Amadou Sissoko de KERSI Consulting, doivent être reconnus et indemnisés. Les organisateurs considèrent ces réparations comme un acte de justice historique et un levier pour le développement économique du pays.
Le rassemblement s’est terminé par un geste symbolique : une effigie du président Macron a été brûlée sur les lieux, illustrant le ressenti d’une partie de la population malienne. Cet événement s’inscrit dans un contexte de remise en question des relations entre la France et ses anciennes colonies, alors que le Mali, tourné vers de nouveaux partenaires internationaux, réaffirme son indépendance.
Bérenger HOUNHOUEGNON