Les tensions entre le Niger et le Nigeria sont encore montées d’un cran après que le ministre des Affaires étrangères du Niger, Yaou Sangaré Bakary, ait convoqué la chargée d’affaires nigériane à Niamey le 18 décembre 2024. Les autorités nigériennes accusent le Nigeria d’abriter des partisans de l’ancien président Mohamed Bazoum, renversé en juillet 2023, et de menacer ainsi la stabilité du pays. Cette relation vient renforcer les tensions tendues entre les deux voisins.
Niamey soupçonne aussi des groupes armés basés au Nigeria d’être derrière des sabotages répétés d’un pipeline qui transporte du pétrole nigérien vers le Bénin. Ces accusations, relayées à la télévision nationale nigérienne, créent la méfiance. Selon les autorités nigériennes, « le Nigeria n’a pas renoncé à servir de base arrière pour déstabiliser le Niger », ce qui met de l’huile sur le feu dans une région déjà très fragile.
Pourtant, il y avait eu des signes d’apaisement ces derniers mois, notamment avec la reprise de la coopération militaire contre le terrorisme dans la région du lac Tchad. Mais les plaies laissées par le coup d’État de 2023, et surtout le rôle du Nigeria à travers la CEDEAO, qui avait menacé d’une intervention militaire, n’ont jamais vraiment guéri.
Si ces deux pays ne parviennent pas à calmer le jeu, c’est toute la région qui risque d’en pâtir. Une discussion franche et un effort de collaboration seraient les bienvenus pour éviter que cette querelle ne dégénère davantage et pour ramener un peu de sérénité dans une zone où la sécurité est déjà très fragile.
Bérenger HOUNHOUEGNON