Le collectif féministe sénégalais frappe fort pour clore l’année 2024. Le 31 décembre prochain, un sit-in baptisé « Freedom Day » réunira des militantes pour dénoncer la culture du viol et réclamer des réformes concrètes en faveur des droits des femmes. L’événement promet de marquer les esprits avec un geste symbolique fort : les participantes sont invitées à se présenter nues, une manière radicale de briser les tabous autour des violences sexuelles.
Amy Libain Mbengue, militante féministe, a confirmé cette initiative, insistant sur l’urgence de mettre en œuvre le Protocole de Maputo, qui garantit des droits fondamentaux aux femmes. «On veut que le Code de la famille change, que le Protocole de Maputo soit appliqué, et qu’il y ait des mesures concrètes contre le viol et la pédocriminalité au Sénégal», a-t-elle martelé. Pour elle, cette action s’inspire des luttes menées en Casamance en 2023, où des femmes avaient déjà secoué les autorités avec des revendications similaires.
Le choix de la nudité n’est pas anodin. Il s’agit d’un cri de détresse et de colère contre une société où la violence faite aux femmes reste souvent banalisée. «Ce n’est pas juste pour choquer, c’est pour réveiller les consciences», explique Mme Mbengue. Ce geste vise à redonner aux femmes le contrôle de leur corps, tout en exposant la dure réalité qu’elles vivent quotidiennement.
Prévu pour la veille du Nouvel An, cet événement pourrait bien être un tournant dans la lutte pour les droits des femmes au Sénégal. En rassemblant les regards sur des questions fondamentales comme la sécurité, l’éducation, ou encore la santé sexuelle et reproductive, les organisatrices espèrent forcer les autorités à réagir. Reste à voir si le message passera et si 2025 marquera enfin le début d’un réel changement pour les femmes sénégalaises.
✍️ Bérenger HOUNHOUEGNON