Le général Abdourahamane Tiani, président de la transition au Niger, a une fois de plus accusé la France et le Bénin d’entretenir des relations troubles avec des groupes terroristes dans le Sahel. Lors d’un entretien diffusé le 25 décembre sur Télé Sahel, il n’a pas mâché ses mots. Selon lui, Paris financerait directement les terroristes dans la région, une accusation qu’il a déjà formulée à plusieurs reprises. Mais cette fois, il s’en est aussi pris au Bénin, en mentionnant ouvertement l’utilisation de drones acquis récemment par Cotonou.
Le président nigérien a notamment évoqué l’achat de plus de 100 drones de type DJI Matrix par le Bénin. Ces appareils, équipés de vision nocturne et capables de couvrir jusqu’à 30 km, auraient, selon lui, été commandés pour soutenir des terroristes opérant dans des zones sensibles comme Sokoto, Zamfara, Kebbi et le parc W. Tiani accuse les autorités béninoises d’avoir agi en étroite collaboration aavec les forces spéciales françaises. Une charge lourde qui intervient à un moment où les deux pays semblaient amorcer une normalisation de leurs relations diplomatiques.
Pourtant, tout semblait aller mieux ces derniers mois entre le Bénin et le Niger. En octobre dernier, le Bénin a validé la nomination de Kadade Chaibou comme ambassadeur du Niger, marquant une volonté de rapprochement. Ces nouvelles accusations risquent de refroidir les efforts diplomatiques et de creuser un peu plus le fossé entre les deux voisins.
Bérenger HOUNHOUEGNON