Regards croisés : Vodun Days réussi ; la nation endeuillée…

Société

Les communes de Ouidah et Banikoara ont été au cœur de l’actualité depuis quelques jours. Si la  cité des Kpassè vivait au rythme des Vodun Days, dans le septentrion, au nord ouest, plus précisément dans la zone du Point Triple à Banikoara, proche de la frontière avec le Niger et le Burkina Faso,  l’armée essuyait un revers historique.

Et pourtant, rien ne présageait d’un deuil national au regard de l’ambiance festive amorcée à Ouidah dans le cadre de la célébration des religions endogènes. À l’instar de la première édition des Vodun Days, les décideurs ont élevé  le niveau organisationnel pour le bonheur des milliers de visiteurs. Personne ne voulait se faire conter cet événement à  la fois culturel, cultuel et touristique unique de ce début d’année 2025. Des prestations artistiques de haut vol  assurées par des artistes locaux et internationaux à l’inauguration de l’arène de Ouidah, aucun détail n’a échappé aux curieux qui étaient sur tous les sites. Le Chef de l’État était également de la partie. Le contraire aurait étonné puisque c’est sous son leadership éclairé que l’événement Vodun days naquit sur les cendres du 10 janvier célébré ordinairement durant plusieurs décennies sans beaucoup d’innovations. Aujourd’hui, Vodun days est un rendez-vous incontournable dans l’agenda des touristes de part le monde. Ouidah était en fête tout simplement du 9 au 11 janvier 2025.

Malheureusement, au petit matin du jeudi 9 janvier, le site Olofo révéla ce massacre dont ont été victimes, des soldats béninois sur une position dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. En effet, environ trente éléments des Forces de défense et de sécurité ont péri dans une attaque revendiquée par le JNIM.  Les premières images et vidéos après l’attaque qui ont circulé sur les réseaux sociaux et l’environnement  apocalyptique qu’elles affichent  témoignent  de la puissance de feu de cet  affrontement. Seuls, dans un décor lunaire et face à des terroristes en furie, les soldats béninois ont fait mieux que résister durant plusieurs heures d’horloge mais… Ils finiront par lâcher prise, la position a été saccagée et brûlée par ces individus sans foi ni loi.

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Le premier message de compassion et de remobilisation de la troupe a été l’œuvre du Colonel Faizou Gomina, chef d’état-major de la garde nationale, ancien patron de l’opération Mirador. Il a écrit : « Le matériel à lui tout seul ne suffit pas pour gagner… Réveillez-vous ! Nous n’allons pas plier, nous n’allons pas périr, nous vaincrons ».

À l’heure du bilan et des perspectives pour éviter une spirale d’horreurs les jours à venir, tous les regards sont tournés vers l’exécutif et le haut commandement militaire. Qu’est ce qui n’a pas marché dans le dispositif de l’opération Mirador ? Au regard de la complexité de cette guerre et la nature assez incertaine et instable de l’ennemi, le Bénin peut-il seul avec ses coopérants militaires traditionnels lutter efficacement contre la pègre ? N’est-il pas temps de fédérer les efforts avec nos voisins pour le bonheur des populations de part et d’autre des frontières communes ? Assez de questionnements qui seront certainement au cœur des réunions organisées loin des regards indiscrets pour analyser les forces et faiblesses de la riposte orchestrée depuis 2022 avec 3000 soldats.

Le bilan global depuis la première attaque de 2019 qui a vu Fiacre Gbédji,  un guide de tourisme local froidement abattu dans le parc de la Pendjari fait peur. Plus de 100 morts (civils, policiers et militaires) selon des sources échappées. Qu’avons nous fait pour mériter un tel sort ? Que veulent réellement les terroristes aux Béninois ? À quand la fin de la sinistrose ?

Ignace NATONNAGNON

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