Affaire Homeky et Boko : le procès à nouveau reporté

Droits de l'Homme

Dans la matinée de ce mardi, la Criet a ouvert le procès impliquant Oswald Homeky, ex-ministre des Sports, et Olivier Boko, homme d’affaires influent et proche du pouvoir. Accusés de complot contre l’autorité de l’État, de corruption et d’usage de faux certificat, les deux hommes ont plaidé non coupables dès l’ouverture des débats.

Dès 7 heures du matin, le décor était planté. La salle d’audience était bondée, avec une sécurité renforcée à l’extérieur. Policiers, barrages, contrôles, tout a été mis en place pour encadrer ce procès aux enjeux politiques et judiciaires majeurs. Parmi les visages dans le public, Sonia Nieri Boko, épouse d’Olivier Boko, a attiré l’attention, visiblement venue soutenir son mari dans cette épreuve.

Mais avant même de commencer les auditions, la défense a soulevé un point sensible: la composition de la Cour. Les avocats des accusés ont vigoureusement contesté la présence de seulement trois juges au lieu des cinq requis pour un procès criminel. « La loi est claire, une telle composition est invalide », a martelé Me Paul Kato Atita, un des avocats. Le ministère public, représenté par le Procureur spécial, a riposté en évoquant la pénurie de magistrats, une situation qui, selon lui, n’est pas nouvelle. « La pratique ne peut pas prendre le pas sur la loi », a rétorqué Me Atita, dans une passe d’armes verbale qui a donné le ton de la journée.

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Malgré les échanges tendus, Oswald Homeky et Olivier Boko ont maintenu leur ligne de défense: ils rejettent en bloc les accusations. Leurs avocats dénoncent une procédure « biaisée » et affirment que le dossier manque de preuves solides. Le ministère public, de son côté, a insisté sur la gravité des faits reprochés, soulignant les risques pour la stabilité de l’État si les charges étaient confirmées.
Un nouveau rebondissement
Le moment le plus marquant de ce procès est le retrait collectif des avocats de la défense du procès. Cette décision a été justifiée par Me Paul Kato Atita. « Dans de telles conditions, marquées par des irrégularités graves et un doute légitime sur l’impartialité de la Cour, il nous est impossible de garantir la défense de nos clients », a-t-il déclaré. Les avocats ont dénoncé non seulement la composition de la Cour, mais aussi des soupçons de proximité entre certains juges et le pouvoir en place. Cette déconstitution collective place les accusés dans une position délicate et soulève des questions fondamentales sur les garanties d’un procès équitable dans un contexte aussi sensible.
Ce procès, qui s’annonce long et complexe, est suivi de près par l’opinion publique. Il ne s’agit pas seulement de juger deux personnalités, mais de comprendre les dessous d’une affaire qui touche aux rouages du pouvoir.
Bérenger HOUNHOUEGNON

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