Les récents propos d’André Houngbédji ont suscité diverses réactions au sein de l’opinion publique et de la classe politique. Pour certains, c’est une remise en question des réformes engagées sous le régime de Patrice Talon, tandis que d’autres ont tenté de relativiser la portée de ses déclarations. Quant à Léandre Houngbédji, porte parole du gouvernement, il a cherché à tempérer la polémique en appelant à une lecture plus claire des propos de son aîné.
Si Léandre Houngbédji concède que ces propos ont pu surprendre, il rappelle qu’André Houngbédji ne peut être réduit à cette seule prise de position. « Il a déjà dit de bien meilleures choses que ça », souligne-t-il, mettant en avant le rôle fondamental que l’ancien président de l’Assemblée nationale a joué dans la reconnaissance des failles du système politique béninois. Bien avant l’ère Talon, André Houngbédji avait déjà insisté sur la nécessité de réformes ambitieuses pour assainir la vie politique et renforcer l’État. Léandre Houngbédji reconnaît cependant que le moment choisi pour cette sortie peut interpeller. « Aujourd’hui, on peut s’interroger sur le timing, sur les objectifs d’une telle réaction », dit-il, tout en insistant sur le fait qu’une démocratie solide doit accepter la diversité des opinions, y compris au sein même du pouvoir. Cette liberté d’expression, loin d’être un signe de fragilité, témoigne au contraire de la vitalité démocratique du Bénin.
Ainsi, loin de vouloir alimenter la controverse, Léandre Houngbédji préfère replacer le débat dans une perspective plus large. Pour lui, l’essentiel demeure les progrès accomplis grâce aux réformes en cours et la nécessité de poursuivre les efforts, en tenant compte des critiques constructives sans perdre de vue l’objectif commun qui est de faire du Bénin un pays plus fort et mieux gouverné.
Bérenger HOUNHOUEGNON
