Le 17 septembre de chaque année, la Journée mondiale de la sécurité des patients est célébrée dans le monde entier. À l’instar des autres pays de la planète Terre, le Bénin a également célébré cette journée. L’Autorité de Régulation du secteur de la santé (ARS) a organisé à cette occasion un point de presse à son siège, où elle a rappelé le rôle impératif que doivent jouer les patients, les personnes accompagnées et les familles dans la sécurité des soins, aux côtés des soignants, d’une part, et d’autre part, celui des différents acteurs de la santé.
Roméo AGBANVO
Le thème «Faire des patients les acteurs de leur propre sécurité» a servi de point de départ pour la célébration de l’édition 2023 de la Journée mondiale de la sécurité des patients. Instaurée depuis 2012 par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), cette journée vise à sensibiliser et à promouvoir des soins de santé sûrs pour les patients. Pour atteindre cet objectif, l’ARS mène des activités à chaque célébration, comme en témoigne sa conférence de presse qui a eu lieu après la célébration de cette journée.
Lors de ce point de presse, les responsables de l’ARS ont relevé des insuffisances en matière de sécurité des patients dans les établissements sanitaires du Bénin. Selon le Dr Jacob Namboni, Président de la Commission qualité et sécurité des soins à l’ARS, cette insuffisance, voire l’absence de sécurité des patients dans les établissements sanitaires, constitue un problème majeur de santé publique. Selon ses explications, l’OMS estime que chaque année, «134 millions de manifestations indésirables dues à des soins dangereux surviennent dans les hôpitaux des pays à revenu faible ou intermédiaire, contribuant ainsi à 2,6 millions de décès». De plus, les erreurs médicales les plus graves sont très souvent liées au diagnostic, à la prescription et à l’utilisation des médicaments. Cette situation préoccupante interpelle la responsabilité de tous les acteurs, qu’ils soient des professionnels de la santé, des patients, des familles, ou même des patients eux-mêmes.
Le Professeur Blaise Ayivi, Pédiatre et Coordonnateur de la Cellule de contrôle et d’inspection des structures de prestations des soins médicaux, a révélé après plusieurs enquêtes menées dans des établissements sanitaires au Bénin que la sécurité des patients est souvent négligée. Les responsables des services de soins dans les différents établissements n’ont pas mis en place une organisation permettant une prise en charge adéquate pour les actes médicaux à risque. Face à ce problème préoccupant de longue date, l’ARS n’a cessé de chercher des solutions. Au niveau national, plusieurs initiatives ont été prises dans le domaine de la sécurité des patients. Ces initiatives ont permis de mettre en place des instruments juridiques adaptés au Bénin, et l’Autorité de Régulation du secteur de la Santé (ARS) est l’Institution chargée de définir, suivre et réguler les stratégies pour la sécurité des patients. C’est pourquoi le Professeur Blaise Ayivi a invité les acteurs de la sécurité des patients, à savoir les professionnels de la santé, les patients et leurs familles, les relais communautaires, les organes de l’ARS, le Ministère de la Santé, les directeurs des établissements de santé, à jouer pleinement leur rôle. En ce qui concerne le rôle des patients eux-mêmes et de leurs familles, le Dr Nathalie Migan Diogo, Pharmacienne et Présidente du Conseil de surveillance du sous-secteur pharmaceutique, a mentionné le risque lié à la prise de médicaments issus du circuit informel. Elle souligne que cela représente un risque d’aggraver la maladie voire d’en décéder. Elle a donc exhorté les patients et leurs familles à s’approvisionner de manière responsable auprès des sources autorisées de distribution de médicaments, à savoir les pharmacies d’officine et les pharmacies des établissements de santé. En ce qui concerne le Dr Modupe Agueh McCracken, Gynécologue obstétricienne et membre du Collège de l’ARS, elle a insisté sur la nécessité d’une bonne collaboration entre les professionnels de la santé, les patients et leurs familles, collaboration essentielle pour améliorer les conditions dans lesquelles nous préservons notre santé.
