Performances économiques dans l’espace UEMOA: Le Bénin enregistre un taux de croissance de 6,7 % en 2024 avec un recul de 1,2% d’inflation

Economie

La Direction Nationale de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) avec à sa tête, M. Emmanuel ASSILAMEHOO, a tenu sa première réunion trimestrielle de concertation de l’année avec les Directeurs Généraux des établissements de crédit, ce 25 mars 2025. Organisée dans les locaux de l’Agence Principale de la BCEAO à Cotonou, cette rencontre a permis de dresser un bilan des performances économiques récentes et de discuter de plusieurs points stratégiques pour le secteur bancaire de l’Union Monétaire Ouest-Africaine et du Bénin.

Cette première réunion au titre de l’année 2025 a porté sur plusieurs points cruciaux. Il s’agit entre autres, de la miise en œuvre de la Loi relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme et de la prolifération des armes de destruction massive (LBC/FTP) : point des déclarations d’opérations suspectes par les établissements de crédit à la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) ; de la présentation de la base nationale d’identification des personnes physique :opportunités, modalités d’accès, droits et devoirs pour le système bancaire national ; de la conformité réglementaire des demandes de transferts adressées à la BCEAO par les banques; et puis de la situation du rapatriement des recettes d’exportation à fin décembre 2024.

En effet, les participants ont analysé l’évolution récente de la situation économique et des principaux indicateurs bancaires. Malgré un contexte international incertain marqué par des tensions géopolitiques et une situation sécuritaire fragile, les résultats demeurent encourageants. À l’échelle de l’Union, le taux de croissance du Produit Intérieur Brut (PIB) est estimé à 6,2 % pour 2024, en hausse par rapport à 2023. Le taux d’inflation a également enregistré une légère baisse, atteignant 3,5 % à la fin de l’année écoulée, contre 3,7 % en 2023.

De gauche à droite, le président de l’APBEF-Bénin, Jean-Jacques Golou et le DN/BCEAO, Emmanuel ASSILAMEHOO.

Le Bénin a aussi fait preuve de résilience, avec un taux de croissance de 6,7 % prévu en 2024, et une inflation qui recule à 1,2 %. L’activité bancaire nationale a également progressé, affichant un total bilan d’environ 7000 milliards de FCFA à fin 2024, soit une hausse de 8,54 % par rapport à l’année précédente. Toutefois, les Directeurs Généraux ont souligné que ces bonnes performances restent vulnérables face à des risques externes, comme la hausse des prix des produits importés ou une aggravation de la situation sécuritaire dans la sous-région.

La question de lutte contre le blanchiment des capitaux et l’identité des clients

L’une des principales préoccupations abordées a été la mise en œuvre de la loi relative à la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme. Les Directeurs Généraux ont été sensibilisés aux obligations des établissements bancaires en matière de déclaration d’opérations suspectes. Le Président de la Cellule Nationale de Traitement des Informations Financières (CENTIF) a présenté les résultats des déclarations effectuées par les banques et les efforts de conformité en cours.
La réunion a aussi permis de découvrir le Registre National des Personnes Physiques (RNPP) qui est un outil précieux pour les institutions financières. En terme d’objectif, selon le Directeur National de la BCEAO Emmanuel ASSILAMEHOO, il vise à renforcer l’identification des clients et à faciliter la lutte contre le blanchiment de capitaux. Le Directeur Général par intérim de l’Agence Nationale d’Identification des Personnes (ANIP) a détaillé au cours de la rencontre, les opportunités offertes par ce registre, notamment pour améliorer la gestion des risques clients et encourager l’inclusion financière.

La BCEAO toujours engagée pour le rapatriement des recettes d’exportation

Les échanges sur les demandes de transferts des banques ont permis de mieux comprendre les motifs des rejets des dossiers par la BCEAO. Les établissements de crédit ont été invités à améliorer la qualité des dossiers soumis, afin de garantir leur conformité avec les exigences de la Banque Centrale. De plus, la question du rapatriement des recettes d’exportation a été abordée. En 2024, les recettes non rapatriées se sont élevées à 28,7 milliards FCFA, une baisse significative par rapport à l’année précédente. Les participants ont convenu de renforcer la sensibilisation auprès des exportateurs et d’appliquer les sanctions nécessaires.
Enfin, les discussions ont également porté sur des préoccupations spécifiques des acteurs bancaires. Les difficultés rencontrées face à l’interprétation de certaines dispositions du Règlement 06/2024/CM/UEMOA ont été abordées, avec des propositions d’améliorations visant à faciliter l’application des normes.

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