Bien employer les termes « spiritueux », « liqueur », « éthylique », « soûl », et « grisé »

Ne faites plus la faute !

Par Jean-Claude Kpalété AMEGANVI

Le bon emploi des mots et expressions relatifs aux boissons alcoolisées peut constituer un véritable casse-tête au locuteur. Alors, souvent, il nous arrive d’avoir recours à « liqueur » pour désigner les spiritueux ou de dire d’un homme grisé qu’il est soûl. Voici ce qu’il faut savoir pour ne plus faire la faute ! 

Spiritueux ou liqueur ?

Un spiritueux, qu’est-ce c’est ? Qu’appelle-t-on liqueur ? Voilà des questions qu’on devrait se poser quand l’on est sur le point de parler des boissons alcoolisées. L’usage courant au Bénin les rassemble toutes dans la catégorie des « liqueurs ». Cependant, le bon usage voudrait qu’on dise plutôt « spiritueux ». Alors, quelle est la différence ? Le terme « spiritueux » est dérivé du latin « spiritus » qui signifie « esprit ». On comprend donc qu’un spiritueux – esprit-de-vin, eau-de-vie – est une boisson qui contient une forte proportion d’alcool. Il en résulte que l’expression « spiritueux sans alcool » n’est qu’un oxymore.

Quant au mot « liqueur », il est plus vague et désigne généralement toute solution fluide et liquide. On pourrait même l’employer pour désigner une solution pharmaceutique. Néanmoins, une liqueur peut aussi être une boisson. Le hic est que cette boisson peut ne pas être alcoolisée. Il existe des liqueurs de café et à base de divers fruits. Au Canada par exemple, le mot désigne une boisson gazeuse non alcoolisée.

Vu tout ce développement, le vocable « spiritueux » est mieux taillé pour désigner nos boissons alcoolisées dont nous nous gavons lors des fêtes et moments de réjouissance.

Ethylique, soûl et grisé : quelle différence ?

  Retenons qu’une personne éthylique est un homme ou une femme qui boit excessivement de l’alcool. Le mot « éthylique » étant un adjectif qualificatif issu de « éthyle », un substantif en rapport avec l’éthanol, un éthylique est une personne malade, atteinte de la pathologie appelée « éthylisme » – consommation habituelle excessive de boissons alcoolisées. Un homme qui boit du spiritueux et qui est soûl (rassasié, repus) peut donc être différent d’un éthylique s’il n’en prend pas fréquemment. « Etre soûl », c’est être totalement sous l’empire de l’alcool à un instant précis. D’où la nuance qu’il faudra marquer entre « être soûl » et « être grisé ». Un être grisé n’est pas soûl. Sur une échelle de dix, « être grisé » revient à occuper la cinquième marche.

Ite, missa est !