Ils sont officiellement sur le terrain pour tenter de convaincre leurs confrères. Ils, ce sont les candidats de la presse en route pour la septième mandature de la Haute autorité de l’audiovisuel et de la communication (Haac).
Sur la ligne de départ, une douzaine de prétendants, toutes catégories confondues pour trois places. Le moment est donc venu pour les anciens représentants de la corporation de revoir les électeurs de circonstance, après cinq années de silence. Des années de mutisme pendant que les maux qui minent la presse ne cessent de s’entasser.
Au Bénin, il est connu de tous que le journaliste est devenu un individu lambda, sans repères et sans aucune perspective heureuse.
L’environnement contraint le professionnel des médias presqu’à la mendicité, ceci avec la complicité de certains »anciens » qui se retrouvent en position de décideurs. Dans ces conditions, peut-on exiger de la qualité à quelqu’un qui traîne comme un long chapelet, les difficultés existentielles ? Ce sont les voix de ces miséreux de la corporation que les candidats à la Haac viendront solliciter afin d’assoir et sécuriser davantage pour certains, leurs notoriété.
Si le cas des candidats malheureux ou qui font leur première expérience peut se comprendre, il serait très difficile de trouver des circonstances atténuantes aux derniers représentants de la presse à la Haac. Quel bilan vont-ils pouvoir défendre face à leurs confrères pour se faire réélire ?
En effet, sous le couvert de la loi organique de l’institution qui ne favoriserait pas la prise d’initiatives, nos porte voix ont brillé par leur mutisme devenu légendaire au fil de leur mandat. Heureusement que les temps ont changé. Avec les initiatives qui se mènent ici et là, il est aisé de se rendre compte que la grande masse a finalement pris conscience de l’enjeu. Il ne faut plus envoyer à la Hacc, des journalistes »incapables », à la limite »peureux », qui ne se soucient pas du sort funeste de leur mandant une fois haut perché.
C’est fini l’époque des discours mielleux avec de belles promesses qui s’arrêtent souvent au stade de bonnes intentions. Les journalistes méritent mieux… Le moment de se dire les vérités est venu. Osons creuver l’abcès…
Ignace NATONNAGNON