Annoncé comme étant démissionnaire, Pascal Nyamulinda est toujours le Dg/Anip. Au micro d’une chaîne de radio de la place, le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji a été formel. Il n’y a eu aucune lettre de démission comme le stipulait les médias. L’aventure se poursuit donc pour le rwandais qui gère les données biométriques de plus de 11 millions de béninois.
Si son départ s’est avéré faux, il est un secret de Polichinelle qu’à l’Anip, l’actualité se résume aux nombreuses interpellations d’agents soupçonnés d’alimenter des réseaux de faussaires. D’ailleurs, depuis plusieurs mois, les arrestations s’enchaînent et certains se sont retrouvés derrière les barreaux.
Dans le lot des dernières interpellations, quatre chefs services ont pu se tirer d’affaire. Il s’agit de : ATONDE Mariel, Directeur du système informatique (DSI), ASSOGBA Hebert, Directeur de collecte des données, de l’état civil et de prestataire aux usagers (DCDECPU), EKPINDA Elysée, Chef service informatique et TCHAOU Marc, Chef service de la gestion des demandes. Ils étaient gardés par la Brigade Économique et Financière (BEF) et présentés au Procureur de la Criet vendredi dernier. Au terme des auditions, ils ont été libérés finalement.
Quel sort à présent pour ces agents relâchés ? Pourront-ils reprendre le travail ne serait-ce que provisoirement afin d’éviter un dysfonctionnement dans la fourniture des prestations offertes par leur service ?
En regardant de plus près, il est aisé de se rendre compte qu’à l’Anip, c’est l’arbre qui cache la forêt. En effet, c’est la croix et la bannière pour les citoyens qui tentent de rentrer en possession de leurs actes depuis un bon moment. Pour couronner le tout, une dernière décision en date du 25 juin 2024. Le DG a ordonné la suspension de la correction de données nominatives et mise à jour de numéro de téléphone dans le registre national des personnes physiques.
Si les textes qui encadrent l’état civil au Bénin le permettent, pourquoi du jour au lendemain, Pascal Nyamulinda en a décidé autrement ? Les citoyens dont les actes comportent des erreurs n’ont visiblement plus de chance de voir ces erreurs corrigées. Idem pour la mise à jour des numéros. Une pièce d’état civil avec des fautes, certaines structures notamment les établissement bancaires rejettent carrément. Quid des dossiers des candidats aux différents examens et concours ? En clair, c’est un calvaire indescriptible pour les concernés qui ne savent plus à quel Saint se vouer.
Selon des indiscrétions, c’est la thérapie du DG pour tenter de circonscrire le vent des pratiques peu orthodoxes au sein de l’Anip. Toutefois, on peut s’interroger à juste titre sur la recrudescence et l’amoncellement de ces pratiques qui ternissent la renommée de l’Anip. Pourquoi c’est sous la gestion actuelle qu’il y a autant de situations avec des agents constamment humiliés avec des interpellations intempestives ?
Il vaut mieux éviter le pire pendant qu’il est encore temps.
Ignace NATONNAGNON