J0 Paris 2024 – 100m (finale): Les raisons des performances stratosphériques

Jeux Olympiques Sport

A Londres, en 2012, Usain Bolt signait le record olympique. Douze ans plus tard, les JO ont enregistré la finale la plus rapide de l’histoire et la plus dense, avec les huit finalistes en dessous des 10 secondes. Les athlètes vont de plus en plus vite. L’évolution des équipements et de la préparation des sportifs expliquent ces performances. 

« Ce qui fait la différence aujourd’hui, ce sont les techniques d’entraînement qui se sont améliorées, observe Daouda Aziz, le directeur technique et directeur du développement de la CAA. 

La technique de musculation a par exemple fortement évolué, grâce à un appareillage qui permet de toucher le muscle en profondeur, ce qui n’était pas le cas avant ». 

Les équipements ont aussi évolué : « les chaussures que portent nos athlètes aujourd’hui sont fabriquées en carbone. Les pistes ont également été largement améliorées. Mais de relativiser : cela n’empêche pas que c’est la technique et la puissance des athlètes qui font la différence ». 

Théophile Sawadogo, le DTN de la Région 2 CAA, évoque lui la qualité des entraînements. « Tous les pays ont mis en place des systèmes pour permettre à leurs entraîneurs de se perfectionner. 

Ces derniers sont au cœur des nouvelles technologies, des nouvelles méthodes d’entraînement, soutient-il avant de poursuivre : tous les pays ont mis en place des structures d’accueil et de préparation des talents, avec des spécialistes : coachs, médecins, psychologues du sport, biomécaniciens, managers, etc. 

Ceci est important dans le sport de haut niveau… Il y a également des facteurs génétiques et climatiques qui sont très importants ».

« Les Fédérations emploient des personnes aujourd’hui pour ne travailler que sur la performance des athlètes. Léon Marchand, on lui fait une prise de sang ou musculaire pour connaître la quantité de globules rouges ou blancs dans ses muscles, afin de savoir s’il peut faire du sprint ou de l’endurance. 

Aujourd’hui le sport est devenu une science. Les athlètes vont aller de plus en vite », explique Malick Daho, consultant sportif. 

Puis d’ajouter : « La diététique n’est plus la même. Vous prenez un joueur comme Lebron James, quand la saison s’ouvre, il ne boit plus certaines boissons parce qu’elles ne contiennent pas du bon sucre. Le sport sur le terrain évolue, il faut faire évoluer tout l’environnement ».

                               Encore du chemin à faire en Afrique

Aujourd’hui, ces techniques et méthodes existent, mais quid du continent africain ? Sous nos tropiques, de nombreux pays ne disposent pas d’assez d’entraineurs formés à ces techniques pointues.

Quand certains pays n’ont pas ou peu de pistes en tartan, pas ou peu de kinésithérapeutes du sport, n’allez pas leur parler d’analyses de fibres de muscles, de cryothérapie régénérative !

De la même façon, la préparation mentale des sportifs, leur accompagnement psychologique, la prise en charge diététique sont loin d’être généralisés sur le continent.

Il en découle de grosses disparités entre le continent africain et les autres. D’où le départ forcé d’une kyrielle de talents africains vers d’autres cieux, qui en Europe, qui aux Etats-Unis et même en Asie. 

D’autres vont jusqu’à changer de nationalités sportives, privant l’Afrique de plusieurs chances de médailles aux grandes joutes.

Au-delà de l’inégalité entre les pays, loin de l’esprit olympique, d’autres interrogations émergent avec ces évolutions technologiques et scientifiques. Les performances continueront probablement à progresser. 

Ceci pour le bonheur des férus du 100m. Mais, les sportifs ne risquent-ils pas de se transformer en machines ? 

La quête des performances ne dresserait-elle pas le lit de la tricherie ? Ou encore la vitesse ne sera-t-elle plus l’épreuve la plus difficile ? 

On tend déjà vers cette réalité avec les minimas pour les prochains mondiaux, assez difficiles à réaliser. 

Pour le 100m, les hommes devront réaliser 10,00s quand les dames chercheront 11,07 s. Nul doute que nombreux seront ceux qui sauront défier le chronomètre…

Avec Lebéni KOFFI

 Côte-d’Ivoire 

#PARISMEDIAS2024

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