La Direction Nationale de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) et l’Association Professionnelle des Banques et Établissements Financiers du Bénin (APBEF-BENIN) ont tenu ce mercredi, 24 septembre 2025, leur troisième réunion trimestrielle de concertation pour l’année 2025. La rencontre s’est déroulée dans les locaux de l’Agence Principale de la BCEAO à Cotonou, en présence du Directeur National de l’institution bancaire, Emmanuel ASSILAMEHOO, et des Directeurs Généraux des établissements de crédit qui opèrent au Bénin.
Les participants ont consacré la matinée de ce mercredi à l’analyse de l’évaluation du secteur bancaire au sein de l’UMOA, la conformité réglementaire, les relations avec les opérateurs de change manuel, et le suivi du rapatriement des recettes d’exportation. Aussi, ont-ils abordé les points clés du rapport annuel 2024 de la Commission Bancaire de l’UMOA. En effet, des discussions, il en ressort que, malgré un environnement agité par des tensions géopolitiques, des mesures fiscales américaines restrictives et une instabilité sécuritaire dans la sous-région, l’activité bancaire dans l’Union a maintenu une dynamique positive. A en croire le Directeur National, de manière spécifique, les réformes de l’administration Trump, n’ont pas d’effets négatifs directs sur le Bénin.
Les indicateurs clés du secteur total bilan, ressources mobilisées, emplois, et résultats nets sont globalement en hausse. Il a été également relevé que la majorité des établissements de crédit respectent les normes prudentielles en vigueur ; ce que témoigne d’une certaine résilience du système financier régional.
Le Bénin maintient une meilleure qualité du portefeuille
Lors de la rencontre, les participants ont noté une évolution globalement favorable des indicateurs bancaires au niveau national, malgré un creusement du déficit de trésorerie propre observé en 2024. Ainsi, les fonds propres des banques béninoises se sont renforcés en portant le ratio de solvabilité à 17,1 % à fin décembre 2024, bien au-dessus de la norme réglementaire de 11,5 %. L’autre performance qui saute à l’œil est le taux brut de dégradation du portefeuille, qui est passé de 4,6 % à 4,0 %. Cela consolide pour la troisième année consécutive la place du Bénin comme leader régional en matière de qualité de portefeuille.
Mais il s’avère important que le système bancaire béninois relève certains défis malgré les performances enregistrées. Entre autres défis, il y a le renforcement des ressources propres pour mieux répondre aux besoins de financement à long terme ; le développement de partenariats pour la mobilisation de ressources longues, alternatives au refinancement classique ; la poursuite de la formation technique des agents bancaires pour une meilleure conformité réglementaire et l’intensification des efforts de rapatriement des recettes d’exportation. Par rapport à la question de la conformité réglementaire des opérations entre les banques et les opérateurs de change manuel, aucun manquement majeur n’a été relevé. Toutefois, la BCEAO a rappelé l’obligation de respecter le plafond trimestriel de 1 milliard FCFA pour les ventes de devises à ces acteurs. Il faut noter qu’un point d’attention a également été mis sur la réglementation R06, qui encadre les prêts, garanties et emprunts entre résidents et non-résidents, suivi d’un rappel des responsabilités des établissements de crédit agréés en la matière.
