La tension monte encore d’un cran entre Boni Yayi et le pouvoir en place. Au lendemain de la vidéo où l’ancien président accuse Patrice Talon d’orchestrer l’exclusion de son parti des prochaines élections, le gouvernement a brisé le silence. Et la réponse est cinglante. « Pathétique », a lâché Wilfried Léandre Houngbédji sur RFI. Pour le porte-parole du gouvernement, Boni Yayi joue une fois de plus la victime et refuse d’assumer la crise interne qui secoue Les Démocrates. Dans sa vidéo publiée mercredi, le leader du principal parti d’opposition est revenu sur sa rencontre du 24 octobre à la Marina. Il y raconte un entretien avec le chef de l’État, qu’il accuse de détourner le pays de la voie démocratique. « De mon échange avec Talon, je retiens qu’il renonce peu à peu à faire du Bénin un État de droit respectueux des libertés publiques », a-t-il déclaré.Une sortie qui a immédiatement fait réagir le camp présidentiel. Pour plusieurs proches du pouvoir, l’ancien chef d’État chercherait à se dédouaner après avoir lui-même conduit son parti dans une impasse politique. Car derrière les déclarations de Boni Yayi, une autre réalité se dessine : la division interne. Le député Michel Sodjinou, élu de Porto-Novo, a publiquement contesté le choix du duo Renaud Agbodjo – Jude Lodjou pour la présidentielle d’avril 2026 et a refusé de remettre sa fiche de parrainage. Le vice-président Éric Houndété et l’ancien parlementaire Sacca Fikara auraient eux aussi exprimé des réserves sur la gestion du parti.Entre accusations et contre-attaques, la tension reste palpable. La paix qu’on croyait revenue entre Talon et Yayi n’a finalement pas duré.

