Après avoir soutiré plus de 50 millions FCFA à un ressortissant français, un jeune béninois a organisé de fausses funérailles pour brouiller les pistes. La supercherie n’a pas duré longtemps. La CRIET l’a rattrapé et l’a condamné à 5 ans de prison ferme et à 150 millions FCFA d’amende.
Le scénario aurait pu inspirer un film, mais il s’agit d’une histoire vraie. Le lundi 20 octobre 2025, la Chambre correctionnelle de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a condamné un jeune béninois pour escroquerie via internet et blanchiment de capitaux. Tout a commencé par une rencontre virtuelle entre le jeune homme, connu sous les initiales K.D.P., et un français domicilié à Rouen, identifié sous les initiales D.D. Selon le dossier examiné par la Cour, le prévenu se présentait comme un homme d’affaires béninois. Avec des échanges réguliers et un ton rassurant, il a gagné la confiance de sa victime. Au fil du temps, il lui a soutiré plus de 53 millions FCFA en inventant des projets d’investissement fictifs. Quand le Français a commencé à douter des promesses non tenues, le cybercriminel a choisi une solution inattendue. Il a simulé sa propre mort, puis organisé de fausses funérailles pour crédibiliser sa disparition. Le plan s’est effondré. La victime a porté plainte auprès des autorités béninoises. Le parquet spécial de la CRIET a ouvert une enquête qui a permis de retrouver et d’arrêter le jeune homme le 11 novembre 2024. Placé en détention préventive, il a nié les faits à la barre et soutenu qu’il n’était pas un « gayman ». Ces arguments n’ont pas convaincu les juges. Au terme du procès, la Cour a retenu sa culpabilité et prononcé une lourde sanction : 50 mois de prison, 150 millions FCFA d’amende et la confiscation d’un véhicule retrouvé à son domicile. La Cour a également réservé les intérêts civils de la victime, qui réclame près de 100 000 euros, soit plus de 65 millions FCFA.
Par Gabin TOVONON

