C’est désormais officiel. Paul Biya conserve le fauteuil présidentiel du Cameroun. Le Conseil constitutionnel a confirmé, ce lundi 27 octobre 2025, la victoire du chef de l’État sortant avec 53,66 % des suffrages exprimés. Son principal adversaire, Issa Tchiroma Bakary, arrive en deuxième position avec 35,19 %.
Cette annonce, tant attendue par les Camerounais, met un terme au processus électoral, mais elle ne calme pas pour autant les esprits. Depuis la fermeture des bureaux de vote le 12 octobre, le camp Tchiroma dénonce des irrégularités et conteste la transparence du scrutin. Selon ses propres compilations, leur candidat serait arrivé en tête avec 55 % des voix.Dans plusieurs villes du pays, notamment à Douala, Garoua et dans certaines localités de l’Ouest, la tension reste palpable. Des attroupements ont été observés dès l’annonce des résultats définitifs. Les forces de sécurité, en alerte, ont été déployées pour contenir toute tentative de débordement.Malgré l’appel au calme lancé par plusieurs leaders religieux et acteurs de la société civile, la fracture politique se creuse. L’opposition refuse de reconnaître la victoire de Paul Biya et menace de porter le dossier devant les instances régionales et internationales. « Nous irons jusqu’au bout pour faire reconnaître la vérité des urnes », a déclaré Issa Tchiroma Bakary lors d’une conférence de presse à Yaoundé.Pour le Conseil constitutionnel, la messe est dite. Ses décisions ne souffrent d’aucun recours. L’institution a rappelé son indépendance et insisté sur le caractère définitif des résultats proclamés.À 92 ans, Paul Biya s’offre ainsi un nouveau mandat à la tête d’un pays encore marqué par des divisions profondes. Dans les prochains jours, il prêtera serment devant la Nation pour poursuivre un règne qui dure déjà depuis plus de quatre décennies.
Gabin TOVONON
