Alors que la Cour constitutionnelle s’apprête à examiner la requête de Christian Enock Lagnidé sur une éventuelle éligibilité de Patrice Talon pour un troisième mandat en 2026, un collège de cinq juristes ont réagi à ce recours. Le lundi 3 février 2025, ils ont saisi la Cour pour contester la recevabilité de cette demande, qu’ils jugent illégale et infondée.
Les juristes Landry Angelo Adélakoun, Romaric Zinsou, Miguel Houéto, Fréjus Attindoglo et Conaide Akouèdénoudjè estiment que la démarche de l’ancien ministre de la Jeunesse, des Sports et des Loisirs viole plusieurs articles de la Constitution et du règlement intérieur de la Cour. Leur principal argument repose sur les articles 119 et 122 de la Constitution, qui stipulent que seul le président de la République est habilité à demander un avis à la Cour constitutionnelle. Pour eux, cette requête est donc illégitime et pourrait ouvrir la porte à des interprétations politiques qui fragiliseraient la stabilité institutionnelle du pays.
Un dossier explosif à la Cour constitutionnelle
Déposée le 27 janvier dernier, la requête de Christian Enock Lagnidé relance le débat sur une possible candidature de Patrice Talon en 2026, malgré ses déclarations répétées affirmant qu’il ne briguera pas un nouveau mandat. Certains y voient une manœuvre politique, tandis que d’autres estiment qu’il est nécessaire d’éclaircir la portée de la révision constitutionnelle de 2019.
La Cour constitutionnelle tranchera ce jeudi 6 février 2025. D’ici là, les regards restent tournés vers la réponse de la Cour, qui pourrait bien influencer l’avenir politique du pays.
Bérenger HOUNHOUEGNON