Diplomatie : Les pays de l’AES réaffirment leur retrait  »irréversible » de la CEDEAO

Politique

Réunis à Niamey le 13 décembre 2024, les ministres des Affaires étrangères du Mali, du Niger et du Burkina Faso, membres de l’Alliance des États du Sahel (AES), ont réitéré leur décision irréversible de quitter la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). La rencontre, présidée par Abdoulaye Diop, chef de la diplomatie malienne, a mis en avant une volonté de consolider l’intégration régionale entre les trois pays, en se focalisant sur la libre circulation des biens et des personnes dans leur espace commun.

Cette décision intervient dans un contexte de tensions persistantes avec la CEDEAO, accusée par ces États d’agir sous influence étrangère et d’imposer des sanctions « injustes et inhumaines » tout en négligeant les enjeux sécuritaires majeurs auxquels ils font face.

Les représentants de l’AES ont justifié leur position par une vision panafricaine visant à créer des mécanismes adaptés aux réalités locales, en rupture avec un cadre qu’ils jugent inefficace. Selon eux, la CEDEAO a échoué à remplir son rôle d’intégration régionale, notamment face à la montée du terrorisme dans le Sahel. Cette critique s’inscrit dans une volonté affichée de construire une alliance plus souveraine, capable de répondre directement aux aspirations des populations des trois nations concernées. La date du 29 janvier 2025 a été fixée pour officialiser leur départ, malgré les appels à la médiation du président sénégalais Macky Faye et du Parlement de la CEDEAO.

Cependant, des voix appellent à éviter une fragmentation accrue de l’Afrique de l’Ouest. Le président sénégalais, tout en reconnaissant la pertinence de l’AES face aux défis sécuritaires, a insisté sur la nécessité de préserver l’intégrité de la CEDEAO.

Mais les dirigeants de l’AES campent sur leur position, estimant qu’il est temps d’opérer un véritable changement dans les dynamiques régionales pour mieux défendre les intérêts de leurs peuples. La rupture semble désormais inévitable et portera un coup aux relations entre ces pays et la CEDEAO.

Bérenger HOUNHOUEGNON

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