L’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, a vu ce mercredi 18 décembre 2024 sa condamnation définitivement confirmée par la Cour de cassation. Trois ans de prison, dont un ferme à purger sous bracelet électronique, et trois ans d’inéligibilité : un verdict qui scelle le sort de celui qui fut l’un des acteurs majeurs de la vie politique française. Cette décision, sans précédent pour un ancien chef de l’État, marque un tournant historique.
Cette affaire, dite des « écoutes » ou « Bismuth », trouve son origine en 2013. En enquêtant sur des soupçons de financement libyen de la campagne présidentielle de 2007, les enquêteurs avaient découvert un téléphone officieux utilisé par Sarkozy sous le nom de « Paul Bismuth ». Les écoutes ont révélé des discussions compromettantes avec son avocat Thierry Herzog et un haut magistrat, Gilbert Azibert. Elles laissaient penser que des pressions avaient été exercées pour obtenir des informations confidentielles en échange d’un coup de pouce pour un poste prestigieux à Monaco.
Malgré cette décision, Nicolas Sarkozy continue de clamer son innocence. Dans un message publié sur Facebook, il dénonce une « injustice profonde» et annonce son intention de porter l’affaire devant la Cour européenne des droits de l’Homme. « La vérité finira par triompher », écrit-il, tout en se disant déterminé à faire valoir ses droits.
« Je ne suis pas décidé à accepter l’injustice profonde qui m’est faite. Mes droits de justiciable ont été bafoués tant au regard de la jurisprudence de la Cour européenne des droits de l’Homme que de celle du Conseil constitutionnel. Je veux redire ma parfaite innocence et demeure convaincu de mon bon droit. Ma détermination est totale sur ce dossier comme sur les autres. La vérité finira par triompher »
Ce jugement met un point final à l’un des épisodes de procès les plus longs de l’histoire politique française. En condamnant un ancien président à une peine de prison ferme, la justice française envoie un signal fort aux plus hauts responsables de l’État pour le respect des textes de la République.
Bérenger HOUNHOUEGNON