La Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) a rendu son verdict le 31 juillet 2025 dans un dossier de fraude impliquant dix agents de la Société des infrastructures routières et de l’aménagement du territoire (SIRAT) et un propriétaire de camion. Les prévenus étaient accusés d’avoir commis des actes de fraude dans le pesage des véhicules aux péages d’Ekpè et d’Ahozon. Selon l’accusation, les agents incriminés auraient minoré le poids des véhicules et empoché la différence des redevances. Les enquêtes ont révélé que les agents auraient tissé des liens avec des opérateurs économiques et propriétaires de camion pour minorer les pesages contre 60 000 FCFA par tonnage. Un deal entre agents et un propriétaire de camion pour un montant de 500 000 FCFA a également été révélé. Selon Banouto, les investigations ont été réalisées sur une durée de six mois et ont permis de constater un préjudice de 1,49 milliards de FCFA. Des extractions des téléphones des mis en cause ont été exposées lors des débats pour soutenir les accusations portées à leur encontre. Deux des prévenus ont reconnu les faits d’abus de fonctions, tandis que les neuf autres ont rejeté les accusations. Au terme des débats, le juge correctionnel a reconnu la culpabilité des agents et du propriétaire de camion et a requalifié les faits en « abus de fonctions et complicité d’abus de fonction et de blanchiment de capitaux ». Cinq agents ont été condamnés à 36 mois de prison ferme et à 11 millions de FCFA d’amendes. Le propriétaire de camion a écopé de 30 mois de prison ferme et de 20 millions de FCFA d’amendes. Un agent a été condamné à la même peine de prison ferme que le propriétaire, mais avec une amende de 3 millions de FCFA. Deux agents ont été condamnés à 50 mois de prison ferme et à 40 millions de FCFA d’amendes, tandis que deux autres agents ont écopé de 12 mois de prison ferme et de 3 millions de FCFA d’amendes. La Cour a également prononcé la confiscation d’un montant de 990 000 FCFA retrouvés sur un agent et a condamné solidairement les agents à payer à titre de dommages et intérêts la somme de 100 millions de FCFA à la SIRAT, constituée en partie civile.Les prévenus disposent de 15 jours pour faire appel de la décision.
Gabin TOVONON