Après une première participation aux JO en 1972, le Togo décide de boycotter les deux olympiades suivantes. Retour sur cet épisode fort de l’histoire sportive du pays.
A peine entré dans le concert des nations olympiques -à Munich, en 1972- que déjà, le Togo sort du cercle des participants. En 1976, la lutte contre l’apartheid fait rage partout dans le monde et l’Afrique en est partie prenante.
Au même moment, Montréal s’apprête à accueillir la 21ème olympiade. Sauf que vingt-deux nations africaines, parmi lesquelles le Togo, ont décidé de ne pas y participer.
Ce boycott, qui ne concerne pas que l’Afrique, trouve ses racines dans la participation de la Nouvelle-Zélande à un match de rugby dans l’Afrique du Sud de l’apartheid.
De nombreux pays reprochent à la nation océanienne d’avoir envoyé les All-Blacks à Johannesburg et en protestation, se retirent.
Le gouvernement togolais suit naturellement le mouvement malgré les préparatifs effectués par le Comité National Olympique Togolais (ancien nom du CNO-TOGO) sous la présidence de Feu Godfried Ekué, premier Président de l’institution.
Quatre ans plus tard, le Togo est de nouveau associé à un nouveau boycott, suscité cette fois par les Etats-Unis.
Il est lié à l’invasion de l’Afghanistan par l’URSS en décembre 1979, une action militaire qui n’est du goût ni des Américains ni de leur Président Jimmy Carter.
Le CNOT dirigé par Feu Anani Mathia, décide, cette fois encore, de ne pas envoyer d’athlètes à Moscou. Une cinquantaine de pays ont suivi cet appel.
Directeur certifié de cours de la Solidarité Olympique/CIO et Journaliste sportif émérite, le doyen Maurice Mana Palanga se souvient : “ J’étais sur la liste des journalistes accrédités pour couvrir ces jeux. Mais au dernier moment on n’y est pas allé ».
Petite consolation, celui que la jeune génération a surnommé ‘’le Patriarche’’ effectuera quand même le voyage à Moscou… mais cinq ans plus tard.
« J’étais triste de ne pas connaître le pays de Lénine. Mais en 1985, je faisais partie de la délégation togolaise à Moscou pour le Festival mondial de la Jeunesse.
Naturellement, ces deux boycotts ont privé plusieurs athlètes togolais d’une expérience sur la scène internationale, notamment au tennis de table, au saut à la perche et en boxe.
Qui sait s’ils n’auraient pas décroché cette première médaille olympique, après laquelle le Togo court toujours depuis…
Avec Daniel Dodjagni
Gakogoe.tg
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