La deuxième phase du projet BIODEV2030 a été officiellement lancée ce mercredi 12 février 2025 à Cotonou. Pendant trois jours, experts, autorités, ONG et entreprises vont discuter des moyens concrets pour mieux protéger la biodiversité tout en maintenant un développement économique durable. Ce projet, soutenu par l’Agence Française de Développement (AFD), veut accélérer l’intégration des enjeux écologiques dans les décisions politiques et économiques du pays.
L’exploitation agricole et forestière excessive met en péril les écosystèmes et, à terme, la sécurité alimentaire et la santé des populations. «On ne peut plus continuer à faire comme si de rien n’était. On doit changer nos façons de produire, adopter des pratiques plus respectueuses de la nature et s’assurer que tout le monde: gouvernement, entreprises, ONG, collectivités, joue le jeu », a insisté Justin Azakpan Dossou, conservateur des eaux et forêts et chef de cabinet du Directeur des eaux, forêts et chasses. Cette nouvelle phase du projet va justement s’appuyer sur les diagnostics réalisés lors de la première phase pour développer des stratégies plus adaptées.
L’AFD, principal bailleur du projet, mise sur une approche collective. Dénis Dakoure, représentant de la directrice de l’AFD, a rappelé que BIODEV2030 a déjà prouvé son utilité dans 15 pays, dont 12 en Afrique. «Le défi est énorme, mais on ne peut plus attendre. Il faut que tous les acteurs; gouvernements, ONG, entreprises travaillent ensemble pour trouver des solutions concrètes», a-t-il affirmé. Il a aussi insisté sur le fait que cette seconde phase du projet doit permettre de transformer « l’ambition en action ».
L’un des grands enjeux sera aussi de mobiliser plus de financements pour soutenir des initiatives locales et encourager l’innovation. Les résultats du projet seront d’ailleurs présentés lors des grandes rencontres internationales, comme le Congrès mondial de la nature de l’UICN prévu en octobre 2025 à Abu Dhabi. «BIODEV2030 n’est pas juste un projet parmi d’autres, c’est une vraie opportunité pour montrer que développement économique et protection de la biodiversité peuvent aller de pair. Il faut qu’on réussisse», a conclu M. Dakoure. Tout est maintenant entre les mains des différents acteurs pour faire de cette seconde phase un véritable moteur de changement.
Bérenger HOUNHOUEGNON