À l’issue de deux jours de concertation nationale, les forces vives de la nation ont formulé, mardi 29 avril 2025, une série de recommandations majeures sur l’avenir politique du Mali. Parmi les propositions phares : l’élévation du général d’armée Assimi Goïta au rang de Président de la République pour un mandat de cinq ans renouvelable, la dissolution de tous les partis politiques, ainsi qu’une refonte complète du système partisan.
Ces recommandations s’inscrivent dans le cadre de la phase nationale de consultation sur la relecture de la charte des partis politiques. Objectif visé d’assainir l’espace politique malien et renforcer l’efficacité de la gouvernance. Les participants ont notamment proposé des conditions strictes pour la création de nouveaux partis politiques avec l’imposition d’une caution de 100 millions de francs CFA (environ 170 000 dollars), une exigence de représentativité nationale, ainsi qu’une limitation de l’âge des dirigeants politiques entre 25 et 75 ans.
Le financement public des partis serait supprimé, et une existence juridique obligatoire imposée à tout regroupement politique. De plus, les chefs de village, leaders religieux et représentants de la société civile seraient exclus des campagnes électorales.
Concernant le statut de chef de file de l’opposition, les participants ont recommandé sa suppression pure et simple, estimant le poste non essentiel. Les fonds jusque-là alloués à cette fonction devraient, selon eux, être réorientés vers des projets de développement, avec un audit préalable des sommes déjà dépensées.
Autre point sensible : le nomadisme politique. Les forces vives souhaitent une interdiction totale de ce phénomène, élargissant l’article 106 de la Constitution à tous les élus, avec des sanctions à l’encontre des partis accueillant des élus démissionnaires, pouvant aller jusqu’à l’inéligibilité de leurs membres.
Enfin, les participants ont recommandé une révision de la charte de la Transition afin d’officialiser le général Assimi Goïta à la tête de l’État, dans un modèle calqué sur celui de l’Alliance des États du Sahel (AES). Ils proposent également de suspendre toutes les activités électorales jusqu’à la stabilisation du pays, tout en maintenant les organes actuels de transition et l’autorisation préalable pour toute manifestation politique.