L’ancien premier ministre de la République Démocratique du Congo, Augustin Matata Ponyo Mapon a été condamné à 10 ans de prison ce mardi 20 Mai 2025, par la cour constitutionnelle pour détournement de fonds publics dans l’affaire du parc agro-industriel de Bukanga Lonzo entre 2013 et 2016. A l’époque Augustin Matata Ponyo Mapon était premier ministre sous Joseph Kabila.
Ses deux coaccusés notamment Deogratias Mutombo ancien gouverneur de la Banque Centrale de Congo, et le responsable de l’entreprise sud-africaine Africom, Christo Grobler Stephanus, ont écopé chacun de cinq(5ans) de détention.
Absent à l’énoncé du verdict, l’ancien chef du gouvernement congolais est reconnu coupable de deux faits.
Dans un premier temps de détournement de plus de 156 millions de dollars, concurremment avec Christo Grobler Stephanus.
Ensuite avec l’ancien gouverneur de la Banque centrale du Congo, Deogratias Mutombo du détournement de 89 millions de dollars destinés à la construction du marché international de Kinshasa, rattaché au projet Bukanga Lonzo. ces deux projets n’ont jamais connus de succès.
La cour constitutionnelle a également ordonné la confiscation de leurs bien , proportionnellement aux sommes détournées, arguant que Augustin Matata Ponyo Mapon avait usurpé les fonctions de ministre des finances qu’il venait d’occuper avant d’être premier ministre.
La défense de l’opposant au régime du Félix Tshissekedi dénonce un procès politique pointant du doigt une violation de ses immunités parlementaires , lui qui siège à l’assemblée nationale comme député depuis les élections de 2023.
Me Laurent Onyemba dit attendre le feu vert de son client pour contester la constitutionnalité de ce jugement devant les mêmes juges.
« Il y a eu tout sauf du droit , c’est une juxtaposition des faits isolés du droit . L’arrêt est déconnecté de la vérité et invalide toute crédibilité pour l’image de notre justice .Nous allons introduire, si les clients l’agréent , une requête en inconstitutionalite de l’arrêt .Nous avons la garantie qu’il s’agit ici d’un procès politique. Cet arrêt ne nous est pas opposable », a-t-il déclaré.
Freddy Roger A