Avec la désignation du duo de la mouvance pour la présidentielle de 2026, les lignes ont commencé par bouger. Si l’heure est au ratissage chez ceux qui rêvent d’une continuité des œuvres et acquis du régime de la Rupture, l’urgence et les défis sont multiples et multiformes pour l’opposition incarnée résolument par le parti Les Démocrates.
En effet, le chemin qui mène vers cette consultation électorale majeure ressemble beaucoup plus à un parcours d’obstacles. Conscients de cette réalité, Boni Yayi et ses affidés ont l’obligation d’éviter les mêmes erreurs du passé. Naturellement, le premier écueil dans cette manœuvre de représentativité de la force alternative a pour nom le quitus fiscal. D’ailleurs, sur cette question, les opposants viennent de signer une victoire non négligeable dans cette foire aux traquenards avec la Direction générale des impôts qui, prouve encore sa bonne foi, sur une doléance formulée par Les Démocrates.
Loin d’être un motif de satisfaction, il s’agit plutôt d’une invitation à redoubler de prudence afin de dénicher d’éventuelles sources de blocage qui seraient dissimulées sur leur parcours. Dans cette veille stratégique, ils ont royalement contourné une problématique qui n’était certes qu’à l’étape embryonnaire, mais qui pouvait générer une situation explosive : l’auto-parrainage. Même si la CENA semble claire sur le sujet, Boni Yayi vient de couper l’herbe sous les pieds des mouvanciers en ne permettant pas à ses députés d’être des porte-étendards potentiels de son parti. Ce débat n’aura donc pas lieu.
Désormais, plus de temps à perdre du côté de l’aile dure de l’opposition. Il va falloir regarder vers l’avant en posant des pas justes et assurés sans tomber dans le piège de l’autovictimisation. En face, le rouleau compresseur est déjà en marche et, visiblement, tous les moyens légaux sont bons pour rallier à la cause de Wadagni tous les sceptiques.
Quel duo les Démocrates pourraient-ils choisir afin d’être de véritables poils à gratter pour la mouvance ? Loin des regards indiscrets, les tractations sont en cours. La fumée blanche ne saurait tarder à s’échapper de la cheminée des Démocrates. Le cas échéant, le compte à rebours est lancé. Mais, en attendant le peuple observe les faits et gestes de part et d’autre afin d’opérer le choix juste dès que l’heure sonnera.
Inutile de rappeler le caractère imprévisible ou versatile de ce peuple en ce qui concerne les élections à travers le temps. Attention donc à tout triomphalisme précoce. La réalité risque d’être suicidaire.
Par Ignace NATONNAGNON
