Après de longs mois de suspense, la bonne nouvelle est enfin arrivée. À moins de six mois de la prochaine présidentielle, la mouvance a déniché l’oiseau rare, celui qui aura la lourde mission d’être le révélateur de dix années de gestion diversement appréciée. Il s’agit de Romuald Wadagni.
Ce choix surprenant vient éteindre toutes les envies au sein de cette mouvance où, une demi-douzaine de prétendants nourrissaient bien la volonté à peine voilée de succéder à Patrice Talon à partir de 2026. Chose curieuse, presque tous ces prétendants qui se forgeaient dans l’ombre, une carapace de présidentiable ont dû faire bon cœur contre mauvaise fortune. Dans une précipitation suspecte, ils ont d’ailleurs salué le choix porté sur la personne de Wadagni. Mieux, au-delà des individus, les formations politiques, les plus représentatives à savoir l’UPR et le BR se sont fondues dans des communiqués à la limite théâtrales. À en croire les analystes politiques, l’objectif est clair ; en l’absence d’élections primaires annoncées de part et d’autre, il fallait tenter de faire croire que ce choix est l’émanation de leurs aspirations. Objectif atteint serait-on tenté d’affirmer. Puisque, les membres de la majorité présidentielle ont »gobé » apparemment cette candidature. C’est à peine qu’ils ne versent pas dans un triomphalisme diarrhéique alors que l’échéance aura lieu dans six mois environ. Jusque-là, le candidat de l’opposition reste inconnu mais en face, c’est à croire qu’ils ont déjà vendu la peau de l’animal avant de l’avoir tué. Et pourtant, lorsqu’on jette un regard dans le rétroviseur, il n’y a pas matière à se livrer à une telle excentricité qui risque de coûter cher. Il est un secret de Polichinelle que seul le peuple sera le véritable arbitre de ce duel au sommet qui s’annonce. Ce peuple, à des moments cruciaux de l’histoire politique nationale sait remettre les choses à l’endroit de façon inattendue malgré toute la superpuissance des supposés maîtres du jeu. Les anciens présidents Nicéphore Soglo et Boni Yayi l’ont appris à leurs dépends respectivement en 1996 et 2016.
Le célèbre chroniqueur politique, Expédit OLOGOU l’a si bien dit en ces termes : « … Dans la vie comme en politique, tout commence afin que tout finisse et tout finit afin que tout recommence… »
Que ceux qui crient victoire juste après la désignation d’un candidat tempèrent leurs ardeurs. La route qui mène vers la présidentielle de 2026, malgré les apparences, ne sera pas un long fleuve tranquille. De part et d’autre, les véritables acteurs en sont véritablement conscients.
Par Ignace NATONNAGNON