Le porte-parole du gouvernement béninois, Wilfried Léandre Houngbédji, s’est exprimé sur la demande d’une nouvelle relecture du Code électoral faite par l’opposition et une partie de la société civile. Lors d’une rencontre avec la presse à Cotonou, fin octobre 2024.
A l’approche des élections générales de 2026, l’opposition et une partie de la société civile, dont l’Église catholique, ont exprimé des préoccupations concernant le Code électoral retouché début mars 2024. Ils estiment que certaines dispositions sont crisogènes. En avril 2024, l’Église catholique a organisé un colloque à Cotonou sur le thème : « Les modifications du Code électoral au Bénin de 1990 à aujourd’hui: Le code électoral, le vivre-ensemble et la participation de tous à la construction de la Nation ». À l’issue de ce colloque, une relecture consensuelle de la loi électorale a été recommandée. Le parti Les Démocrates, dirigé par l’ancien président Boni Yayi, a demandé à plusieurs reprises une nouvelle retouche de la loi électorale adoptée par le parlement le 5 mars 2024 et promulguée par le président de la République dix jours plus tard.
Les critiques se concentrent principalement sur l’article 132 du Code électoral, qui impose aux candidats à la présidentielle d’être parrainés par au moins 15% des députés et/ou maires provenant d’au moins 3/5 des circonscriptions électorales législatives.
Le porte-parole du gouvernement, Wilfried Léandre Houngbédji cité par Banouto, a rejeté les accusations selon lesquelles le Code électoral vise à exclure l’opposition du scrutin présidentiel à venir. Il a affirmé que le Code est inclusif et permet à tous les partis représentés à l’Assemblée nationale d’avoir un candidat pour la présidentielle de 2026. Selon lui, l’inclusion signifie que toutes les tendances soient représentées, et non que tous ceux qui souhaitent être candidats puissent l’être.
L’amendement apporté au Code électoral relève le seuil d’éligibilité des partis à l’attribution de sièges lors des législatives à 20% dans chaque circonscription électorale. Pour les partis ayant conclu un accord de coalition parlementaire, le calcul du seuil d’éligibilité se fera à partir de la somme des suffrages de ceux ayant recueilli au moins 10% au plan national. L’opposition considère cette disposition comme taillée sur mesure pour l’écarter de l’Assemblée nationale.
Wilfried Léandre Houngbédji a défendu cette réforme en affirmant qu’elle ne favorise ni la mouvance ni l’opposition, mais vise plutôt l’émergence de grandes formations politiques au Bénin. Il a souligné que lors des législatives de 2023, aucun parti n’avait réussi à remplir les conditions fixées par la loi électorale. La réforme, intervenant deux ans avant l’échéance électorale, appelle toutes les formations politiques à travailler davantage pour s’implanter et ratisser large.
Cette réponse du gouvernement béninois laisse entrevoir un débat politique intense à l’approche des élections générales de 2026, avec des enjeux cruciaux pour la démocratie et la stabilité du pays.