Le 15 décembre prochain, Abuja, la capitale du Nigeria, sera le théâtre d’un sommet crucial pour l’avenir de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). Cette rencontre, la 65ᵉ session ordinaire de l’organisation, se déroulera dans un contexte de profondes divisions, marqué par la décision historique du Mali, du Burkina Faso et du Niger de se retirer de l’organisation régionale.
Le retrait des trois pays, prévu pour le 29 janvier 2025, s’inscrit dans une dynamique de désengagement entamée depuis janvier 2024, conformément à l’article 91 du Traité révisé de la CEDEAO de 1993. Celui-ci exige qu’un État souhaitant quitter l’organisation en informe le Secrétaire exécutif par écrit un an à l’avance. Le respect scrupuleux de cette procédure par ces nations, désormais regroupées au sein de la Confédération de l’Alliance des États du Sahel (AES), semble sceller une rupture irréversible avec la CEDEAO. Cette rupture avec l’organisation régionale tire ses causes des tensions liées aux transitions politiques dans ces États. Alors que certains membres plaident pour une dernière tentative diplomatique, d’autres jugent le retrait inévitable. Ce sommet pourrait redéfinir l’équilibre régional et les relations entre la CEDEAO et les États du Sahel.
Bérenger HOUNHOUEGNON