Ce vendredi soir, l’Assemblée nationale du Bénin a vibré au rythme des échanges sur la proposition de loi visant à réviser la Constitution, notamment pour créer un Sénat. Les députés se sont affrontés sur l’urgence de ce texte, porté par Aké Natondé et Assan Séibou. D’un côté, les opposants dénoncent une manœuvre inutile; de l’autre, les initiateurs y voient un moyen de stabiliser la politique.
Antonin Hounga, député des Démocrates (LD), a fermement critiqué cette approche. «En quoi une révision de la Constitution est-elle urgente? Ce qui est urgent, c’est le dialogue. J’invite les collègues à dire non à cette révision de la Constitution», a-t-il lancé à 21h12min. Pour lui, prioriser le Sénat détourne l’attention des vrais enjeux, comme l’unité nationale et les questions électorales. Son intervention a été applaudie par l’opposition, qui craint que cette réforme ne renforce trop le pouvoir exécutif. De l’autre bord, Nicaise Fagnon, député de l’Union Progressiste (UP le Renouveau), a défendu le projet avec vigueur. «Le Sénat permettra de se débarrasser de la politique politicienne. Je voudrais remercier tous les autres, nous mettre ensemble pour adopter la recevabilité de cette loi», a-t-il déclaré à 21h16. Pour lui, cette chambre permettra de mieux équilibrer les institutions et d’apaiser les débats partisans.
Concernant le vote, Nourénou Atchadé a proposé une méthode transparente pour trancher. «Je propose le vote à la tribune pour qu’on sache ce que chacun de nous a fait», a-t-il suggéré. Cette idée de vote public vise à clarifier les positions et éviter les cachotteries, surtout avec des résistances internes signalées dans la majorité. Le vote qui scellera le sort de l’actuelle constitution est déjà en cours. On attend….

