La quatrième et dernière session ordinaire du Conseil des ministres de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) au titre de l’année 2025 a officiellement pris fin ce lundi 29 décembre 2025 à Cotonou, dans les locaux de la Direction nationale de la BCEAO. Pendant plusieurs heures, les ministres des États membres, aux côtés des responsables des Organes et Institutions spécialisées, ont passé en revue les grands dossiers économiques, financiers et institutionnels de l’Union.
En clôturant les travaux, le Président du Conseil des ministres de l’UEMOA, M. Aboubakar Nacanabo, ministre de l’Économie et des Finances du Burkina Faso, a exprimé sa satisfaction sur la qualité des échanges. Selon lui, les discussions ont été fructueuses, responsables et orientées vers des décisions concrètes, dans un contexte sous-régional et international où de nombreux défis subsistent encore. Au-delà des décisions prises, le Président du Conseil a surtout tenu à dresser un bilan économique qu’il juge rassurant et porteur d’espoir pour l’Union. À l’en croire, la solidité de l’UEMOA se confirme à travers plusieurs indicateurs clés. Le produit intérieur brut réel de l’Union a progressé de 6,6 % au troisième trimestre 2025, après une croissance de 6,5 % au trimestre précédent. Cette dynamique est portée par la consommation des ménages, les investissements publics et privés, ainsi que par une bonne campagne agricole dans plusieurs États membres. Au niveau des prix, l’inflation en glissement annuel s’est établie à –1,3 %, contre 0,3 % précédemment. Ce qui traduit une amélioration notable du pouvoir d’achat. La projection moyenne annuelle de l’inflation est estimée à 0 % en 2025, contre 3,5 % en 2024. Parallèlement, le déficit budgétaire global de l’Union devrait poursuivre sa trajectoire de réduction, passant de 5,4 % du PIB en 2024 à 3,9 % en 2025, puis 3,3 % en 2026. Les échanges extérieurs ne sont pas en reste. Ils se sont améliorés grâce à la hausse des exportations d’or, de cacao et de produits pétroliers, avec une baisse des coûts à l’importation. Autant d’éléments qui renforcent, selon le Président du Conseil, la résilience et la capacité d’adaptation des économies de l’Union. D’ailleurs, ces performances ont servi de base à l’adoption de plusieurs décisions majeures, dont le Rapport sur la situation économique et monétaire de l’UEMOA au 30 septembre 2025 et le cadrage macroéconomique 2025-2030. Ces derniers serviront de guide aux politiques économiques des États membres dans les années à venir. Les ministres ont également validé la révision du taux de l’usure dans l’UMOA, une réforme de longue date, destinée à mieux encadrer le crédit, renforcer l’inclusion financière et protéger les consommateurs. À cela s’ajoutent l’adoption des perspectives financières 2026-2030 de la BOAD, du rapport de surveillance multilatérale, du collectif budgétaire 2025, ainsi que du budget des Organes de l’Union pour l’exercice 2026. En matière de gouvernance, le Conseil a approuvé le rapport 2024 de la Cour des comptes de l’Union. Une décision relative à l’indemnité annuelle de fonction des membres du Collège de l’AMF-UMOA a également été adoptée pour garantir le fonctionnement optimal de cet organe stratégique.
Avant de déclarer close la session, M. Aboubakar Nacanabo a salué l’engagement des ministres et remercié les autorités béninoises pour l’accueil. À l’orée de l’année 2026, il a formulé des vœux de paix, de stabilité, de progrès économique et social pour les États et les populations de l’Union, appelant à faire de l’intégration régionale une véritable force collective.

