La Russie a durci le ton sur la question des futures négociations liées au conflit en Ukraine. Pour Moscou, l’Europe ne doit plus s’asseoir à la table des discussions. La position a été rendue publique par Alexandre Grouchko, vice-ministre russe des Affaires étrangères, qui estime que les capitales européennes ont déjà montré leurs limites dans des dossiers diplomatiques majeurs.Le responsable russe s’appuie d’abord sur l’accord du 21 février 2014 entre l’ancien président ukrainien Viktor Ianoukovitch et l’opposition. Ce texte, signé sous la médiation de la Pologne, de l’Allemagne et de la France, devait instaurer une transition pacifique et ouvrir la voie à des élections anticipées. Quelques heures plus tard, après le départ de Ianoukovitch, la Russie reproche aux garants européens de ne pas avoir défendu l’accord, une attitude perçue comme un abandon de leurs propres engagements.Le second reproche concerne les accords de Minsk I et II, conclus entre 2014 et 2015 pour tenter de stabiliser l’est de l’Ukraine. La France et l’Allemagne, garantes de ces textes dans le cadre du format Normandie, se voient accusées par Moscou d’avoir laissé Kiev bloquer la mise en œuvre du processus pendant plusieurs années. La Russie considère que cette inaction a fini d’entamer la crédibilité européenne en tant que médiateur impartial.Dans ce contexte, Grouchko affirme qu’il devient difficile, voire impossible selon lui, d’envisager une présence européenne dans un futur cadre de négociation.

