Violences basées sur le genre dans l’Atacora : la situation est alarmante, 389 cas recensés en six mois

Droits de l'Homme Société

Les violences basées sur le genre constituent un problème grave qui persiste dans le département de l’Atacora au Bénin. Selon Kouagou Bertin NDah, Directeur départemental des affaires sociales et de la microfinance de l’Atacora (DDSASM), ces violences sont présentes dans presque chaque foyer de la région. La forme la plus fréquente de ces violences est la violence physique, souvent caractérisée par des coups et blessures graves.

Entre janvier et juin 2025, 389 cas de violences physiques ont été recensés, dont 286 impliquent des jeunes filles âgées de 18 à 34 ans. En outre, 228 cas de violences psychologiques ou morales ont été enregistrés sur la même période, touchant également cette même tranche d’âge.Selon M. Kouagou, ces violences sont souvent liées à des facteurs tels que l’alcoolisme et la consommation de stupéfiants. « Un homme normal ne bat pas sa compagne. Il faut être sous l’effet d’un excitant, comme l’alcool ou un stupéfiant, pour en arriver là », a-t-il déclaré dans des propos rapportés par « 24 heures au Bénin ».Le DDSASM a également souligné que la crise de l’éducation familiale est un facteur aggravant, car de nombreux jeunes ont hérité de comportements violents transmis par les parents eux-mêmes.Pour faire face à ce phénomène, des campagnes de sensibilisation sont régulièrement menées dans les collèges, lycées, centres d’apprentissage et au sein des communautés. Le Programme d’Appui à l’Égalité Genre Phase 1 (PAEG1), soutenu par la coopération suisse, combine prise en charge psychosociale, soins médicaux et insertion économique. L’UNICEF, Plan International Bénin, l’UNFPA, l’Institut national de la femme (INF) et d’autres organisations sont également impliqués dans cette lutte.Malgré ces efforts, la culture de la dénonciation reste faible. « Beaucoup de victimes se taisent par peur ou sous pression familiale. Or, la dénonciation est la première étape vers la protection et la justice », a indiqué M. Kouagou. Il a cependant souligné que « une victime qui dénonce peut potentiellement en sauver des dizaines d’autres ».Le DDSASM a énuméré plusieurs mécanismes de protection sociale et d’inclusion économique, notamment le programme ARCH, le Registre social unique, le programme GBESSOKÉ et le microcrédit Alafia.Il a appelé à une mobilisation collective et solidaire pour lutter contre les violences basées sur le genre. « Nous sommes conscients des défis, mais aucun résultat durable ne peut être atteint sans l’implication active des communautés. La solidarité commence par un geste, une parole, un regard sensible », a-t-il exhorté.

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