Affaire Urbain Dangnivo: des déclarations troublantes d’Alofa, des têtes d’autorités pourraient tomber

Droits de l'Homme

Après 15 ans de silence, de doutes et de suspicions, le procès tant attendu de l’affaire Urbain Pierre Dangnivo s’est enfin ouvert ce mardi 11 mars 2025, au Tribunal de première instance de Cotonou. Disparu en août 2010, cet ancien cadre du ministère de l’Économie et des Finances était soupçonné de détenir des informations explosives sur des scandales financiers. Crime politique ? Assassinat déguisé ? Complot d’État ? Les rumeurs ont longtemps couru, mais la justice n’avait jamais vraiment tranché. Ce mardi 11 mars 2025, deux hommes sont dans le camp des accusés: Kossi Alofa et Donatien Amoussou. Face aux juges, ils se sont expliqués sur leur rôle dans cette affaire qui est l’un des plus grands mystères judiciaires du Bénin.

Dès les premiers échanges, Kossi Alofa a affirmé que son identité a été trafiquée et que toute cette histoire est une machination. Son vrai nom Alofa Codjo et non Codjo Cossi Alofa, comme inscrit dans les dossiers judiciaires. Selon lui, des «hauts placés» lui auraient promis 25 millions FCFA et la liberté pour faire disparaître Dangnivo, mais il assure ne jamais avoir accepté ni touché d’argent. Puis, il raconte un enlèvement digne d’un film: des hommes cagoulés l’auraient kidnappé en pleine nuit, transporté jusqu’à la frontière du Togo, avant de le remettre aux autorités béninoises. Ce témoignage, aussi spectaculaire soit-il, laisse beaucoup de zones d’ombre. Comment un homme à peine instruit qui s’est arrêté en classe de CE1, arrêté pour vol de moto, se retrouve-t-il au cœur d’un complot d’État ? Pourquoi ses déclarations changent-elles au fil des ans ? Cherche-t-il à brouiller les pistes ou dit-il la vérité ? Autant de questions qui restent sans réponses.
A la barre, le prévenu Alofa raconte comment certaines autorités prenaient soin de lui. A l’en croire, il bénéficiait des virées nocturnes, des dîners copieux et arrosés. Ces autorisations donnaient également des vivres et habits sans oublier des sommes d’argent et d’abonnement Canal+. Mais qui sont ces autorités ? La justice n’a-t-elle besoin d’elles pour que la lumière jaillisse pour une fois de bon? Au cas échéant, des noms des autorités sous sous le président Yayi pourraient sortir et des têtes pourraient également tomber.

La famille de Dangnivo, elle, veut des réponses. Depuis 2010, elle rejette catégoriquement l’hypothèse que le corps retrouvé en septembre de la même année soit celui de leur parent. Trop d’incohérences, trop de doutes. Les avocats de la partie civile, dont Me Olga Annassidé et Me Théodore Zinflou, déterminés à faire éclater la vérité, ont exigé des explications sur la gestion des preuves, notamment les scellés sur le corps supposé être celui de Dangnivo. Pour eux, ce procès est l’occasion ou jamais de lever le voile sur cette affaire qui sent le crime politique.

Le tribunal a décidé de renvoyer l’audience au 14 mars, histoire de creuser encore plus loin. Suivez plus d’actualité en vous abonnant gratuitement à notre chaîne WhatsApp👇https://whatsapp.com/channel/0029VaDRmSrJJhzhSaGmWF2c

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