Le choc de l’attaque meurtrière du 8 janvier 2025, au Point Triple, qui a coûté la vie à 34 soldats béninois, est encore brûlant. Face à cette tragédie, le président Patrice Talon a convoqué, le 21 janvier 2025, une réunion avec la haute hiérarchie militaire pour tirer les leçons de cet échec et renforcer la lutte contre le terrorisme dans le Nord du pays.
Pendant deux heures, le Chef de l’État a échangé avec le Chef d’État-major Général, les responsables des différentes branches de l’armée, ainsi que les cadres en charge des opérations sur le terrain. L’objectif est de comprendre les circonstances de cette attaque dévastatrice et ajuster la stratégie sécuritaire. Talon n’a pas mâché ses mots, exigeant un rapport détaillé sur ce qui s’est passé ce jour-là et demandant des propositions concrètes pour éviter que cela ne se reproduise.
Des réaménagements ont d’ailleurs suivi cette rencontre. Si le Colonel Constant Ahiou, commandant du théâtre d’opérations Mirador, a été maintenu à son poste, d’autres n’ont pas eu cette chance. Le commandant du fuseau a été remplacé, et deux nouvelles nominations ont été annoncées. Le Colonel Abdouli Bariou Akin-Ola Alao Salou est désormais conseiller technique auprès du CEMG, tandis que le Colonel Gilbert Lossitodé prend le poste de conseiller technique chargé des infrastructures et de la lutte contre les engins explosifs improvisés.
Outre ces points, le Général Fructueux Gbaguidi, chef de l’armée béninoise, avait déjà exprimé des inquiétudes avant cette rencontre. Il pointait du doigt le manque de coopération militaire avec des pays voisins comme le Niger et le Burkina Faso, pourtant eux aussi sont confrontés à la menace terroriste. Une meilleure coordination régionale pourrait faire toute la différence, mais pour l’heure, le Bénin doit compter sur ses propres forces.
Cette série de décisions montre que le gouvernement veut agir vite et fort pour protéger ses soldats et les populations principalement celles du Nord.
Bérenger HOUNHOUEGNON