À Savalou, une fillette de 13 ans vendait du pain dans les rues pour soutenir sa famille. Elle croisait souvent Anicet Azehou, un coiffeur de 30 ans. Au départ, tout ressemblait à un simple échange entre vendeur et client. Une proximité qui a évolué vers une relation amoureuse.
Le 15 juillet 2022, la vérité éclate brutalement. La fillette se fait surprendre dans une chambre de passage. Elle explique qu’elle y attend Anicet, son « amant », un terme qui choque les témoins. Elle raconte que l’homme vient de sortir quelques minutes plus tôt pour chercher de l’argent à lui remettre après un rapport sexuel. Les agents appelés sur place constatent la gravité de la situation. Une enfant se retrouve plongée dans une relation d’adulte, sans protection, sans conscience des risques. La CRIET se saisit immédiatement du dossier. Après plusieurs mois d’instruction, le tribunal rend son jugement le 12 juin 2024. Le coiffeur est déclaré coupable d’atteinte sexuelle sur mineure de moins de 13 ans. La cour lui inflige dix ans de prison, dont sept fermes, assortis d’une amende d’un million de francs CFA. L’Institut national de la femme, présent comme partie civile, obtient le franc symbolique, mais surtout la reconnaissance officielle du préjudice subi par la petite victime. Anicet Azehou estime toutefois la peine trop lourde. Il introduit un appel pour tenter d’alléger sa sanction. La Cour d’appel réexamine le dossier, vérifie chaque audition, chaque preuve, chaque version. Elle conclut que la culpabilité ne souffre d’aucun doute. Elle maintient le principe de la condamnation, mais révise la partie ferme de la peine. Le nouveau jugement fixe alors dix ans d’emprisonnement, dont quatre fermes. Le reste demeure avec sursis rapporte « Libre Express ».
