Le président Conseil économique et social (CES), Conrad Gbaguidi, enchaîne les rencontres avec les institutions de la République pour mieux fixer le rôle de son institution. Ce jeudi 6 mars 2025, il s’est entretenu avec Sacca Lafia, président de la Commission électorale nationale autonome (CENA). L’objectif est d’explorer les pistes de collaboration entre les deux structures.
Dans un passé récent, l’on prenait le CES pour une institution fantôme, bonne seulement à consommer le budget de l’État. Aujourd’hui, son président veut montrer qu’il a du poids dans le débat national. «Il m’a paru important d’aller vers vous pour voir les passerelles possibles entre nos deux institutions, car le CES a un rôle clé dans la cohésion sociale», a expliqué Conrad Gbaguidi devant les membres de la CENA. Avec la réforme qui a fait passer ses membres à 117, le CES veut être plus qu’un simple organe consultatif, il veut devenir un vrai relais entre la population et les décideurs.
Sacca Lafia, lui, n’a pas caché son intérêt pour cette dynamique. Il a rappelé que le code électoral prévoit déjà une collaboration entre les deux institutions, notamment dans la sensibilisation et la formation avant les élections. Parlant d’élections, il cible les élections communales et législatives en janvier 2026, puis la présidentielle en avril 2026. Pour la CENA, avoir un CES plus actif et plus proche des citoyens pourrait être un atout pour mieux préparer ces scrutins cruciaux.
Mais au-delà de la CENA, Conrad Gbaguidi sait qu’il a une mission qu’est de prouver que le CES est utile. Avec seulement 14 mois pour faire ses preuves avant de passer à une nouvelle phase de son existence, l’institution doit convaincre qu’elle mérite sa place dans l’architecture institutionnelle du pays.
Faut-il rappeler que le CES est censé donner son avis sur les grands choix économiques et sociaux du gouvernement. Il est consulté sur les projets de loi, les politiques publiques et les plans de développement. Mais il ne veut plus être un simple «donneur d’avis» qu’on consulte par formalité. Conrad Gbaguidi veut que le CES devienne un acteur clé du dialogue national, un pont entre les citoyens et le pouvoir.
Bérenger HOUNHOUEGNON