Clash dans le rap béninois: Fo Logozo donne son avis et met en garde

Culture

Depuis quelques jours, le rap béninois est en ébullition avec un clash XXL entre Crisba, Vano, Axel Merryl, Bobo Wè, Ghix et bien d’autres. Les morceaux s’enchaînent, les punchlines fusent, et les réseaux sociaux sont en feu. Face à cette effervescence, Fo Logozo, l’un des piliers du rap fon, s’est exprimé dans une interview accordée à Africaho. Entre mises en garde et conseils stratégiques, l’ex-membre d’Ardiess Posse livre son regard d’aîné sur cette nouvelle génération qui s’affirme.

Interrogé sur cette vague de clashs, Fo Logozo ne cache pas son enthousiasme: «À notre époque aussi, on clashait. Mais là, ils ont réussi à captiver l’attention de tout le pays. En moins d’une semaine, ils ont éclipsé le buzz ivoirien qui dominait les réseaux sociaux au Bénin». Pour lui, cette dynamique montre que le rap béninois est en train de franchir un cap, même si la compétition est rude. «Le rap, c’est comme un ring, un tatami: que le meilleur gagne !», ajoute-t-il, tout en insistant sur l’importance de rester dans les règles du jeu et d’éviter les débordements.

S’il ne prend parti pour aucun des rappeurs impliqués, il reconnaît avoir apprécié certaines œuvres de Crisba, Vano et Axel Merryl. «Axel, par exemple, son titre « Gari » m’avait beaucoup fait rire à l’époque. C’est bien de voir qu’il se met dans le game». Mais au delà des individualités, c’est la forte attention de l’audience qui l’impressionne. «Je n’avais pas vu autant d’engouement depuis longtemps. Même ceux qui n’écoutent pas de rap en parlent».

Attention….

Mais le clash peut vite tourner au vinaigre. Avec des déclarations parfois très dures et des tensions qui montent, certains craignent que cela dégénère en violences physiques, à l’image de ce qui s’est vu dans d’autres pays. Fo Logozo, lui, veut croire que la raison triomphera: «On est dans un pays de l’ordre. Si quelqu’un se bagarre, il ira en prison, c’est aussi simple que ça». Il rappelle que Vano, qui a pourtant déclaré être «prêt à aller jusqu’au bout», n’a jamais été un bagarreur. «C’est un garçon instruit et posé, malgré son image de bad boy». Il en profite pour mettre en garde les fans qui risqueraient de prendre les choses trop à cœur et de transformer cette rivalité musicale en règlement de comptes réel. «Que la passion ne prenne pas le dessus sur la raison. Le gagnant racontera l’histoire à sa manière, mais l’essentiel, c’est que tout se passe dans les règles de l’art».

Enfin, Fo Logozo se demande à quoi bon servirait tout ce bruit si ça ne rapportera rien. Il regrette que, malgré le buzz énorme, il n’y ait aucun sponsor derrière. «Nous, à l’époque d’Ardiess, des Diamants Noirs ou des Sakpata Boys, on organisait des événements pour capitaliser sur cette dynamique» affirme-t-il pour se donner en exemple à la nouvelle génération. Aujourd’hui, il estime que si cette nouvelle génération ne structure pas son mouvement et ne le rentabilise pas, que ce soit pour élargir leur fan base ou financièrement, ce clash finira comme un simple buzz éphémère.

Bérenger HOUNHOUEGNON

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