Le décès tragique du jeune Martin Hounga continue toujours de faire saigner le cœur à plus d’un. Après les jeunes citoyens avec à leur tête l’activiste Habib Ahandessi et plusieurs autres voix qui se lèvent pour réclamer justice pour le jeune homme abattu par la police républicaine, c’est le tour des députés du parti politique Les Démocrates. Neuf d’entre eux sont montés au créneau et ont adressé une série de neuf questions au Gouvernement. Selon le site d’information « Le Grand Mono », l’honorable Sariki Raouf et huit de ses collègues, les seuls membres de l’opposition au sein de la neuvième législature parlementaire, estiment que cette situation devient récurrente et crée l’émoi au sein des populations béninoises.
Roméo AGBANVO
Subséquemment, cela nuit à la tranquillité et à la sérénité de la vie quotidienne des citoyens. « Dans le contexte actuel où notre pays est confronté à la menace terroriste, il apparait impérieux d’établir un climat de confiance entre les forces de sécurité béninoises et leurs populations » ont-ils déclaré. Pour les parlementaires, si la police républicaine qui devrait assurer la sécurité des populations devient son bourreau, il y a de quoi s’inquiéter. En vertu des dispositions du règlement intérieur de l’Assemblée Nationale en son article 110 et ses différents alinéas, ces députés membres du groupe parlementaire Les Démocrates du neuvième législature dans leur rôle de porter la voix du peuple Béninois invite le gouvernement à répondre à leurs différentes préoccupations ci-après :
1-Qu’est-ce qui s’est réellement passé entre les policiers et le jeune Martin HOUNGA ?
2- Qui sont ceux qui ont récupéré le corps de Martin HOUNGA du lieu du drame ?
3- La police républicaine a-t-elle fait le constat d’usage de cet assassinat sur les lieux du drame?
4- Quelles sont les dispositions prises par les responsables de la police républicaine pour élucider cet assassinat ?
5- Pourquoi ce silence méprisant des responsables de la police républicaine depuis jour du drame jusqu’à ce moment où le gouvemement est interpellé ?
6- Pourquoi de plus en plus de désertions sont observées au sein de la police républicaine?
7- Combien d’éléments de la police républicaine ont désertés cette institution depuis la fusion de l’ex-police et de l’ex- gendarmerie en police républicaine?
8. Combien de policiers déserteurs ont-ils déjà été retrouvés ?
9- Quelles sont les dispositions prises par le gouvernement pour soutenir la famille de la victime?
Il convient de rappeler que Martin Hounga a perdu la vie des mains d’agents de la police républicaine du commissariat de l’arrondissement de Hêvié, dans la commune d’Abomey-Calavi, lors de la nuit du lundi 4 au mardi 5 septembre 2023. Selon des informations du quotidien « Matin Libre », le jeune homme de 18 ans rentrait chez lui en compagnie de ses frères à bord d’un même Zem « Taxi moto » lorsqu’ils ont remarqué que des hommes en uniforme les poursuivaient. Selon les témoignages de membres de la famille relayés par le quotidien, la victime aurait quitté la moto et aurait été confondue à tort avec des criminels, ce qui aurait conduit les agents de la police à ouvrir le feu sur lui. Ces versions ne sont ni confirmées ni infirmées par les autorités de la police républicaine. Dans leur récent communiqué sur la situation, la hiérarchie policière a annoncé l’ouverture d’enquêtes pour établir les responsabilités. Ces enquêtes aboutiront-elles réellement, ou assistera-t-on à des scénarios similaires à l’affaire Théophile Djaho ? Les jours à venir apporteront certainement des éclaircissements sur cette affaire.