Un vent de remous diplomatiques souffle sur plusieurs capitales africaines. L’administration du président américain Donald Trump a mis fin aux fonctions de treize ambassadeurs en poste sur le continent, dans le cadre d’un vaste remaniement visant à aligner plus strictement la diplomatie américaine sur la doctrine « America First ». Les pays concernés sont le Burundi, le Cameroun, le Cap-Vert, le Gabon, la Côte d’Ivoire, Madagascar, Maurice, le Niger, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal, la Somalie et l’Ouganda. Selon des sources du département d’État américain, près de trente chefs de mission et hauts diplomates ont été informés la semaine dernière que leurs mandats prendront fin dès le mois de janvier. Tous avaient été nommés sous l’administration Biden et avaient jusque-là résisté à une première vague d’évictions intervenue au début du second mandat de Donald Trump. La nouvelle vague de rappels marque un tournant décisif dans la stratégie diplomatique de Washington. Officiellement, le département d’État évoque un « processus standard », rappelant que les ambassadeurs représentent personnellement le président et doivent pleinement soutenir ses priorités politiques. En clair, la Maison-Blanche souhaite désormais placer dans ces postes sensibles des profils totalement engagés dans la vision politique du président Trump. Si ces diplomates ne perdent pas leur statut au sein du service extérieur américain et pourront être réaffectés à Washington, la portée politique de cette décision dépasse largement le cadre administratif. L’Afrique apparaît comme la région la plus affectée par cette restructuration, devant l’Asie et l’Europe. Cette situation alimente de nombreuses interrogations sur l’évolution des relations entre les États-Unis et plusieurs partenaires africains, à un moment où les équilibres géopolitiques se redessinent rapidement. Les rappels ont également suscité des inquiétudes au Congrès américain ainsi qu’au sein du syndicat représentant les diplomates, qui redoutent une politisation accrue de la diplomatie américaine et une perte de continuité dans les relations internationales.

