Donald Trump a rallumé la mèche. Dans un long entretien accordé au média américain Politico, le président des États-Unis a éreinté plusieurs dirigeants européens, qu’il accuse d’affaiblir le continent avec une gestion “politiquement correcte” de l’immigration. L’ancien magnat de l’immobilier affirme que l’Europe “se délabre” et pointe du doigt, sans détour, des responsables qu’il juge “vraiment stupides”. Selon lui, les capitales européennes paient aujourd’hui des choix politiques laxistes. Il s’appuie sur la récente “Stratégie de sécurité nationale” publiée par son administration. Un document qui annonce un “effacement civilisationnel” du Vieux Continent et appelle à contrer les “migrations de masse”. Une approche déjà vivement critiquée par plusieurs responsables européens, dont l’Allemand Friedrich Merz, qui estime certains passages “inacceptables”.Fidèle à son style direct, Donald Trump insiste sur son absence d’ennemi au sein de l’Union européenne tout en affirmant connaître “les mauvais dirigeants, les intelligents et les stupides”. À ses yeux, leur obsession du politiquement correct affaiblit profondément l’Europe. Et l’immigration demeure son cheval de bataille. Il dénonce une “catastrophe” et prétend que l’Europe reçoit désormais des migrants venant “de tous les coins du monde”, y compris, selon lui, “des prisons du Congo et d’autres pays”.Il étend la même logique aux États-Unis, affirmant sans preuves que son pays subirait un afflux de migrants issus de prisons et d’hôpitaux psychiatriques latino-américains.Dans cet entretien explosif, Donald Trump s’en prend également à deux grandes capitales européennes. Paris “n’est plus Paris”, selon lui. Quant à Londres, il se montre encore plus tranchant, qualifiant le maire Sadiq Khan d’homme “horrible, vicieux et dégoûtant”. Le principal concerné a répliqué du tac au tac, se disant “perplexe” face à l’obsession de Trump à son égard.Le leader républicain tourne aussi en dérision la dépendance sécuritaire de l’Europe envers les États-Unis. Il lance que “l’Otan l’appelle papa”, reprenant une remarque passée de Mark Rutte, le patron de l’Alliance, qui avait comparé Trump à un père tentant de gérer des enfants turbulents. S’il affirme ne pas vouloir “diriger l’Europe”, Donald Trump souligne néanmoins qu’il reste “très impliqué” dans les affaires du continent. Il admet avoir soutenu le Hongrois Viktor Orbán, qu’il décrit comme efficace, notamment sur la question migratoire. Sur le dossier ukrainien, le président américain hausse encore le ton. Il accuse Kiev “d’utiliser la guerre” pour éviter la tenue d’élections et affirme que “le moment est venu” d’organiser des scrutins, même en pleine invasion russe. Selon lui, le pouvoir ukrainien parle de démocratie sans en respecter pleinement les principes. Il ne cache pas non plus sa méfiance envers le président Zelensky, qu’il compare ironiquement à P. T. Barnum, célèbre entrepreneur de cirque connu pour ses exagérations.

