La Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la CEDEAO, réunie à Abuja le 15 décembre 2024, a marqué un tournant dans le projet de la monnaie unique régionale, l’ECO. Sous la présidence de Bola Ahmed Tinubu, les dirigeants ouest-africains ont adopté des critères précis pour déterminer les États aptes à intégrer cette union monétaire, tout en validant les propositions de financement et les réformes nécessaires à sa mise en œuvre.
L’accent a été mis sur la mobilisation des ressources financières des États membres et des Banques centrales pour garantir le fonctionnement des institutions en charge du projet. La Commission de la CEDEAO et l’Agence Monétaire de l’Afrique de l’Ouest (AMAO) ont été chargées d’incorporer ces critères et mesures dans le Protocole de l’Union monétaire, signe d’une volonté d’accélérer les préparatifs. La coordination régionale s’intensifie avec pour objectif la fixation rapide d’une date officielle de lancement.
Cependant, l’adoption de l’ECO soulève des défis majeurs : la conciliation des priorités nationales et des exigences communes. La Conférence a insisté sur le respect des délais, exhortant le Comité de Haut Niveau à intensifier ses efforts. Si les ambitions sont claires, leur mise en œuvre repose sur la capacité des pays membres à respecter les engagements financiers et institutionnels.
Le projet ECO incarne une vision de solidarité et de souveraineté économique en Afrique de l’Ouest. En quête de stabilité monétaire et d’intégration économique, la CEDEAO entend faire de l’ECO un instrument pour réduire la dépendance aux devises extérieures et renforcer la compétitivité régionale. Reste à transformer cette ambition collective en une réalité concrète, malgré les obstacles qui subsistent.
Bérenger HOUNHOUEGNON