Le président Michel Ahonon appelle à un dialogue inclusif sur les conditions de candidature.
Le Comité de Facilitation de la Carte de Presse a animé une conférence de presse dans la soirée de ce dimanche, 17 mars 2024, à la Maison des Médias Thomas Mègnassan. L’unique sujet évoqué est relatif à l’élection des professionnels des médias devant siéger à la prochaine mandature de la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication. Le CFCP a dénoncé le cadre juridique des élections des Conseillers à la HAAC. Pour le comité, ce document comporte des « dispositions attentatoires à la loi qui encadre l’activité des médias et au code de déontologie de la presse béninoise ».
Le Comité de Facilitation de la Carte de Presse (CFCP) présidé par Michel Ahonon appelle expressément à l’arrêt du processus électoral lancé par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC). Pour cause, le cadre juridique des élections porte des brins de ce que les conférenciers ont appelé une ‘’ hypocrisie institutionnelle intolérable’’. « Par décision N° 24-018/HAAC du 28 février 2024, 6 conseillers sur 8 ont siégé et adopté le cadre juridique des élections alors qu’aucun acte officiel ne fait état de l’absence de nos représentants qui siègent au sein de l’institution en ce moment », ont-ils invoqué. L’autre point décrié est celui qui donnerait libre cours à tout détenteur d’une carte d’identité biométrique ou du CIP ou du passeport de s’inscrire sur les listes électorales. A cet effet, le CFCP rappelle à l’institution de régulation que « ce sont les acteurs des médias qui ont arrêté en 2014, aux deuxièmes états généraux de la presse que l’identification des professionnels des médias doit se faire avec la carte de presse. Cette volonté affichée s’est matérialisée un an plus tard par le Code de l’information et de la communication en 2015 notamment à l’article 21 ». Le président Michel Ahonon et son équipe estiment que la HAAC viole sa propre loi organique, viole les dispositions de la loi 2015 portant code de l’information et de la communication et viole enfin le code de déontologie de la presse béninoise.
« En effet, l’article 8 de la décision portant cadre juridique des élections constitue un cambriolage institutionnel organisé de main de maître par des individus tapis dans l’ombre qui se refusent d’assumer pleinement leur responsabilité à visage découvert. Il nous plaît de rappeler ici et maintenant que la désignation des représentants des professionnels des médias sont des élections professionnelles et que seule la carte professionnelle doit être admise comme instrument dans le processus », ont-ils insisté.
Du coup, ces professionnels des médias protestent vivement contre cette mesure et, aussi, celle relative aux décrets de nomination d’anciens conseillers ; ces derniers qui devraient normalement démissionner de leur fonction avant de se porter à nouveau candidats. Pour l’ordre normal des choses, ils exigent « l’arrêt immédiat du processus électoral lancé par la HAAC en vue de l’ouverture d’un dialogue inclusif sur les conditions de candidature ».