»Entrepreneuriat informel et théories institutionnelles: Degrés variables de formalisation et d’informatisation des entrepreneurs au Bénin », c’est le thème de recherches du jeune homme béninois, Donatien Tchidé-Hounsa. Devant un éminent jury, il a défendu le fruit de son travail le 20 février 2025. Sa thèse très enrichie, a reçu une mention très honorable avec les encouragements du jury.
Au Bénin, beaucoup d’entrepreneurs choisissent l’informel au détriment du système légal. C’est à cette problématique que s’est attaqué le jeune chercheur Donatien Tchidé-Hounsa dans ses travaux de recherches. Son étude a mis en lumière les facteurs qui influencent les entrepreneurs béninois dans leur choix de rester en dehors du cadre réglementaire et a exploré les leviers qui pourraient favoriser leur transition vers le formel.

En effet, le premier facteur qui pousse de nombreux entrepreneurs vers l’informel, selon le jeune béninois, est la complexité administrative et fiscale. Beaucoup estiment que les démarches pour obtenir un statut légal sont trop compliquées ou trop coûteuses, et que la pression fiscale imposée aux entreprises formelles est un fardeau difficile à supporter. De plus, l’accès au financement est un véritable casse-tête. Les banques et institutions de microfinance exigent des garanties que les petits entrepreneurs ne possèdent pas, les obligeant ainsi à se débrouiller avec des fonds personnels ou des prêts informels. Les réalités sociales et familiales jouent également un rôle clé. L’informel offre une flexibilité précieuse, permettant aux entrepreneurs de gérer leurs affaires tout en assumant leurs responsabilités familiales. Pour la plupart, entreprendre sans être déclaré est un moyen de contourner les contraintes légales et de maximiser leurs revenus, sans avoir à rendre de comptes à l’État. C’est un choix dicté par les réalités du terrain et la nécessité de survivre économiquement.
Malgré les nombreux défis, certains entrepreneurs voient la formalisation comme une étape nécessaire pour développer leur activité. Par ailleurs, l’étude de l’impétrant identifie plusieurs raisons qui encouragent cette transition. La digitalisation et l’innovation jouent un rôle majeur. Avec l’essor du commerce en ligne et du mobile money, certains acteurs informels commencent à structurer leurs activités et à se faire enregistrer pour élargir leur clientèle. Le cadre légal offre aussi des avantages non négligeables. Les entreprises formelles peuvent accéder à des marchés publics, obtenir des prêts bancaires et bénéficier de certaines protections juridiques. De plus, certaines grandes entreprises exigent que leurs fournisseurs soient en règle avec l’administration, forçant ainsi les petits entrepreneurs à se formaliser pour ne pas perdre d’opportunités. Cependant, la transition vers le formel n’est pas toujours simple. Chaque entrepreneur doit évaluer les bénéfices et les contraintes avant de prendre une décision. Certains optent pour une formalisation partielle ou progressive, tandis que d’autres restent dans l’informel par peur de ne pas pouvoir supporter les charges fiscales et administratives. Après sa présentation suivie de questions de relance, le jury est convaincu du travail. Il a reçu une très honorable avec les encouragements du jury. Il faut noter les conclusions de cette thèse montrent qu’il est essentiel d’adopter une approche plus appropriée pour accompagner les entrepreneurs informels vers la formalisation, plutôt que d’imposer des règles rigides, il faut repenser les politiques publiques pour qu’elles répondent aux réalités locales.
Le parcours remarquable du Dr TCHIDE-HOUNSA Donatien

Le Dr TCHIDE-HOUNSA Donatien n’est pas seulement un chercheur, c’est aussi un acteur clé dans le domaine du développement personnel et de l’entrepreneuriat au Bénin. Son expertise ne se limite pas à la recherche académique. Il est coach et consultant formateur en leadership, entrepreneuriat et gestion des organisations. À travers son travail, il accompagne de nombreux jeunes et entrepreneurs dans la structuration de leurs projets et leur insertion professionnelle. En plus d’être Directeur Exécutif de l’ONG AfricaTIC-Emplois, une organisation dédiée à la promotion de l’emploi et du numérique, il a occupé plusieurs postes de responsabilité dans des institutions nationales et internationales. Il a été chargé de recrutement et de formation à l’Agence Nationale de la Société Civile pour l’Emploi et l’Entrepreneuriat (ANSCEE), où il a contribué à l’orientation professionnelle de nombreux jeunes béninois. Il a également travaillé comme coordonnateur de projets pour la Coopération Suisse et l’Union Européenne, notamment sur des initiatives visant à renforcer l’éducation inclusive et les compétences entrepreneuriales. Son engagement en faveur du développement de l’entrepreneuriat ne s’arrête pas là. Il est un expert certifié près des tribunaux du Bénin en finance et contrôle de gestion, et a mené plusieurs missions stratégiques pour le développement du secteur privé et la formation des entrepreneurs.

À travers son travail, il cherche à réduire l’écart entre le monde académique et les réalités du terrain, en proposant des solutions adaptées aux défis du Bénin.