La tentative de coup d’État déjouée au Bénin le 7 décembre 2025 continue de livrer ses zones d’ombre. Alors que les autorités judiciaires et sécuritaires ont enclenché les premières arrestations, plusieurs figures clés du projet putschiste restent introuvables. Parmi elles, le lieutenant-colonel Pascal Tigri, présenté comme le cerveau présumé de l’opération, demeure en cavale. Selon une récente parution du magazine panafricain Jeune Afrique, l’officier aurait trouvé refuge dans un pays membre de l’Alliance des États du Sahel (AES). Depuis l’échec du putsch, une question revient avec insistance dans l’opinion publique béninoise : « où se cache Pascal Tigri ?».
D’après les informations relayées par Jeune Afrique, le militaire aurait maintenu des échanges avec un « correspondant » basé au Niger dès le lendemain des événements. Des éléments concordants laissent penser qu’après un séjour au Togo, où il résidait dans le quartier Lomé 2, non loin de la présidence togolaise, il aurait quitté Lomé à bord d’un avion privé le vendredi 12 décembre, à destination de Ouagadougou, avant de poursuivre sa route vers Niamey. Toujours, selon la même source, le lieutenant-colonel Pascal Tigri séjournerait actuellement dans l’une des villas ministérielles de la capitale nigérienne, situées à proximité de la Présidence et de la Direction générale de la documentation et de la sécurité extérieure (DGDSE), les services de renseignement du Niger.Pour rappel, la tentative de renversement du pouvoir du 7 décembre a profondément secoué le pays.
À la tête d’un groupe de militaires, Pascal Tigri est accusé d’avoir orchestré une opération coordonnée visant à faire tomber le régime démocratiquement élu. Les putschistes ont attaqué les domiciles de hauts gradés de l’armée et procédé à l’enlèvement de deux officiers supérieurs. Il s’agit du général Abou Issa, chef d’état-major de l’armée de terre, et le colonel Faïzou Gomina de la Garde nationale. Les deux hommes ont recouvré la liberté le lendemain. Après avoir essuyé un échec cuisant grâce à l’intervention rapide et efficace des militaires loyalistes appuyés par l’armée française, les mutins ont pris la poudre d’escampette. D’autres seront rattrapés et arrêtés. Lors de sa rencontre avec la presse ce jeudi 18 décembre 2025, le président a lâché quelques bribes d’information le chef des mutins.
A l’en croire, « Tigri est parti du camp en voiture, en civil. » Il avait été aussi joint au téléphone. Tigri aurait même demandé de ne pas les « bombarder». « Pour ne rien vous cacher, à un moment donné, nous avons eu Tigri au téléphone. Le patron de la Garde républicaine lui a parlé. Il lui a dit : « Garçon, c’est une folie ce que tu fais. Rends-toi et dépose les armes. » Et il a répondu : « Ah non, il ne faut pas sous-estimer ma capacité de nuisance. Nous voyons que vous voulez nous bombarder. Ne nous bombardez pas… » », a confié le chef de l’État béninois, Patrice Talon.Suivez plus d’actualité en vous abonnant gratuitement à notre chaîne WhatsApp:https://whatsapp.com/channel/0029VaDRmSrJJhzhSaGmWF2c

