À l’issue de leur Sommet ordinaire tenu à Abuja le dimanche 14 décembre 2025, les chefs d’État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest ont affiché une position sans ambiguïté face à la crise politique qui secoue la Guinée-Bissau depuis le coup d’État militaire. Moins d’un mois après la prise de pouvoir par les forces armées, l’organisation sous-régionale durcit le ton et place la transition au cœur de ses priorités. Dans un message clair adressé à la junte, la CEDEAO exige un retour rapide à l’ordre constitutionnel et met en garde contre toute tentative de confiscation du pouvoir. Les dirigeants ouest-africains annoncent des sanctions ciblées contre toute personne ou entité qui entraverait le processus de normalisation institutionnelle. Ils appellent à la mise en place d’une transition courte, inclusive et représentative, associant l’ensemble des forces politiques et sociales bissau-guinéennes. L’organisation exige également la libération immédiate de tous les prisonniers politiques et des membres de la société civile arrêtés depuis l’arrêt du processus électoral. Pour renforcer la pression diplomatique, une mission de haut niveau de la CEDEAO est annoncée dans les prochains jours à Bissau afin d’échanger avec les autorités militaires et de leur rappeler les engagements attendus. Par cette position ferme, l’organisation régionale entend prévenir une nouvelle dérive institutionnelle et réaffirmer son attachement à la démocratie et à la stabilité en Afrique de l’Ouest.
Gabin TOVONON

