Le sprinteur botswanais est le nouveau roi sur 200m. Il a surclassé jeudi 8 août les favoris, dont l’Américain Noah Lyles, champion sur 100m. Portrait.
C’est un exploit historique, qui a déclenché une immense bouffée de bonheur collectif partout dans son pays, de Gaborone à Jwaneng, en passant par Francistown et Orapa.
A seulement 21 ans, Letsile Tebogo a offert au Botswana sa première médaille d’or olympique, sur l‘une des distances reines, le 200m.
Le Botswanais s’inscrit un peu plus dans l’histoire en devenant le premier Africain à décrocher ce titre dans une discipline traditionnellement dominée par les Américains et les Jamaïcains.
Lors de la finale de jeudi, Tebogo a coiffé sur la ligne les deux Américains, Kenneth Bednarek et Noah Lyles, ce dernier affaibli par le Covid, selon sa déclaration juste après la course.
A y regarder de plus près, Tebogo était forgé pour devenir un champion. Tout a commencé en 2021, lorsqu’il a couru le 100m en 10’’14 à Gaborone.
Il se révèle aux yeux de tous la même année en devenant le champion du monde juniors sur cette distance à Nairobi, avec un chrono de 10’’19.
A 19 ans, il s’illustre en tant que plus jeune coureur de l’histoire à passer sous la barre des 10 secondes au 100 m (9’’96).
Depuis, il enchaîne les performances jusqu’à devenir roi du 200m aux JO. L’année dernière aux Championnats du monde, il finit 2ème au 100 m et 3ème au 200 m.
« Ce n’est pas une surprise » confie El Hadji Amadou Dia Bâ, directeur du centre international d’athlétisme à Dakar. Il était depuis quelques années à deux pas du podium. Cette fois était la bonne » poursuit-il.
Le responsable du centre de haut niveau au Sénégal met aussi en avant une progression du sprint africain, avec quatre athlètes du continent en finale.
En conférence de presse, Letsile Tebogo a évoqué ce cette victoire signifiait pour l’Afrique parce que les gens voient maintenant le continent comme un endroit où l’on développe de grands sprinteurs. Quelques jours plus tôt, il avait fini sixième sur 100m.
Le sprinteur a réalisé la course de sa vie, rendant hommage à sa mère décédée il y a quelques mois avant les Jeux. Il arborait d’ailleurs la date de naissance de la disparue sur ses pointes. Un grand champion, doublé d’un homme de valeurs.
Avec Kiady Arivony
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